La fin de 8 ans de captivité du roumain Iulian Ghergut, enlevé au nord du Burkina en avril 2015 par un groupe jihadiste affilié à Al-Qaïda, a mis en lumière le rôle prépondérant du royaume chérifien dans la libération d’otages dans le Sahel.
Les dirigeants roumains ont traduit, mercredi 9 aout 2023, leur reconnaissance à « tous les partenaires étrangers, en particulier les autorités marocaines », après la libération de Iulian Ghergut, considéré comme le plus ancien otage occidental au Sahel.
Les chefs des gouvernements roumains et marocains se sont également entretenus au téléphone à ce sujet, de même que les chefs de diplomatie des deux pays.
Les dirigeants roumains ont tous dit avoir eu d’« excellentes conversations téléphoniques » avec les marocains et loué « le rôle fondamental » des Services de Renseignement marocains dans la libération de l’otage roumain, Iulian Ghergut.
Le Premier ministre roumain, Marcel Ciolacu est allé encore plus loin. « Ce qui a permis de faire la différence, c’est le rôle spécifique du Maroc, qui, depuis son retour au sein de l’Union africaine et avec sa vision globale pour l’ensemble du continent, peut faire partie des intermédiaires secrets dans ces cas », a-t-il affirmé.
Ce n’est pas la première fois que le Maroc libère des otages, détenus par des groups jihadistes dans le Sahel. Le pays est-il devenu un interlocuteur crédible dans ce genre d’opérations ? comment s’y prend-il ?
Interrogé, un officier des renseignements Burkinabè a répondu par l’affirmative, indiquant que « la crédibilité du royaume chérifien tient du fait qu’il dispose d’un bon réseau dans le Sahel mais aussi de l’aura de ses amis locaux ».
« Le Maroc travaille avec des acteurs neutres, crédibles et loyaux. Tout le monde sait qu’on peut leur faire confiance. Dans ce genre d’affaire, c’est un élément fondamental », a-t-il expliqué à APA.
En avril 2023, deux cyclotouristes marocains sont portés disparus à la frontière entre le Burkina Faso et le Niger.
Le ministère marocain des Affaires étrangères met en branle son « réseau d’informateurs », qui permet de localiser ces concitoyens dans la localité de Tera au Niger, où ils ont été retrouvés sains et saufs après avoir été enlevés en mai 2023.
Plutôt, en décembre 2022, les Services secrets marocains avaient permis de libérer l’humanitaire allemand, Jord Lange, enlevé en 2018, à l’ouest du Niger. Le processus de négociation avait duré quatre mois, après l’entrée en scène des médiateurs marocains.
En août 2010, les autorités espagnoles avaient rendu hommage aux services de renseignements marocains pour leur aide dans la libération des deux humanitaires Roque Pascual et Albert Vilalta, enlevés le 29 novembre en Mauritanie et détenus dans le nord du Mali.
En dépit des multiples résultats obtenus dans ce genre d’opérations au Sahel, les autorités marocaines sont jusqu’ici restées très discrètes sur leur rôle. Est-ce le secret de leur efficacité?
SD/APA