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Le Mali sous IBK : Au-delà de l’échec !

L’Etat du Mali est au bord du gouffre ! Retour sur  les gros échecs d’Ibrahim Boubacar Keita, un président  qui a  atteint toutes ses limites. Au-delà de l’échec d’un homme, c’est l’existence même du Mali qui est actuellement en jeu. Et pour cause…

Désillusion, déception, découragement et pessimisme à l’intérieur, érosion de la crédibilité extérieure du pays, tels sont les éléments constitutifs du paysage malien aujourd’hui. Près d’un an après l’entame du second mandat d’IBK, le Mali va très mal. L’image réelle du pays : Ni intégrité du territoire, ni unité nationale ni réconciliation, ni paix, ni stabilité, ni décollage économique, ni reconstruction de l’État. L’incapacité du président et du Gouvernement à faire face à la situation conduit le Mali vers une situation chaotique.

Des preuves existent pour étayer l’échec de celui-là même qui se disait être le messie que les Maliens attendaient.

Après le Nord, perte du Centre

Le 4 septembre 2013, fraîchement élu, le président IBK a juré de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national.

Six ans après, au-delà des paroles dont le pays est régulièrement abreuvé, l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national restent des vœux pieux. De toute évidence, le garant constitutionnel de l’unité nationale a échoué dans sa tentative de restaurer la paix et la stabilité. Outre le Nord, où la souveraineté de l’État reste contestée par divers groupes armés malgré la signature de l’accord de paix qui peine à s’appliquer.

Le Centre du pays s’est embrasé. La situation explosive dans la région de Mopti n’a pas reçu l’attention nécessaire et le traitement adéquat du pouvoir en place. De la première attaque contre Nampala en janvier 2015  se sont succédé une longue liste d’attaque aussi bien contre les militaires que des civils

Les massacres de civils ont pris  une ampleur  sans précédent : Koulongo,  Hèrèmakono, Ogossagou Sobanou, Yoro… les Maliens n’ont pas vu ce que le président de la République a tenté pour désamorcer la bombe du Centre et résoudre la crise qui couvait. De revers en revers, les FAMAS ont payé un lourd tribut à l’inexistence d’une stratégie claire qui aurait dû être définie par IBK. De façon générale, pendant les mandats du président, il y a eu plus de morts au Mali du fait du conflit que pendant les 59 années précédentes, de 1960 à 2019. En effet, la comptabilité macabre donne des frissons : 115 morts de septembre à décembre 2013 ; 306 morts de janvier à décembre 2014 ; 538 morts de janvier à décembre 2015 ; 352 morts de janvier au 15 septembre 2016 ; et plus de 1000 morts de janvier 2017 à nos jours. Au total, au moins 2300 civils, militaires maliens et étrangers ont perdu la vie dans notre pays depuis les débuts du mandat du président.

Face à cette situation désastreuse, IBK et son gouvernement font  la politique de l’autruche. Et chaque fois que le chef de l’Etat a fait des déclarations va-t-en guerre, un petit communiqué des rebelles a suffi pour qu’il revienne sur terre.  Ceci est l’œuvre du candidat à la présidentielle de juillet 2013 qui avait fait la promesse de mater la rébellion. Il avait rejeté toute idée de dialogue avec « les gens armés ». « Aucun bandit ne se hissera à mon niveau… On ne me trimbalera pas… ». Ce sont là, entre autres, discours entendus à Koulouba.

Mais après la débâcle de Kidal, en mai 2015 suite à la visite controversé du premier ministre de l’époque, Moussa Mara, le chef de l’Etat change son attitude vis-à-vis des groupes armés qui sont désormais conviés à des banquets au palais présidentiel de Koulouba…C’est avec plaisir et tous les honneurs qu’il reçoit les délégations des groupes armés qui occupent toujours localités du nord, notamment la ville de Kidal. Au même moment, les discours hypocrites nous font croire que le mali est libéré de la rébellion et qu’il ne reste que l’emprise djihadiste .Pire, sous Bides criminels sont libérés, tout en faisant croire, la main sur le cœur, que les crimes seront punis.

 Paupérisation générale

Depuis l’arrivée du président Ibrahim Boubacar Keïta au pouvoir, un fossé s’est instauré dans le pays. Il y a d’un côté le monde des riches, constitué autour du chef de l’Etat, sa famille et ses affidés; et celui des pauvre, auquel appartient la grande majorité des Maliens. Ce fossé a été créé par un régime qui, à travers des discours  promettait l’égalité des chances et surtout d’assurer le bonheur de tous. Loin d’honorer sa parole, IBK a plutôt favorisé l’émergence d’un nouveau type de pauvres. Il s’agit des Maliens qui, ont tronqué leur dignité contre l’appât du gain facile et la supercherie pour pouvoir juste subvenir à leurs besoins.

« On est tous devenu des mendiants », ironise  Seyba un jeune de 30 ans qui situe la source du mal dans la mauvaise gouvernance instaurée sous IBK. Selon lui, les jeunes maliens hument quotidiennement la mort, étant tous tentés par l’aventure incertaine qu’est le braquage et autres actes de délinquance.

De nombreux jeunes diplômés (des maitrisards) vivent dans des conditions difficiles, et s’adonnent à des activités peu rémunératrices: des travaux de nettoyage, de gardiennage, de l’entretien de l’immobilier public, etc. Faute de mieux, beaucoup de jeunes restent confiner à ces activités, avec la crainte permanente qu’on ne mette fin à leurs contrats.

Aujourd’hui, «c’est dur ! Il faut se priver». Le cri de détresse est d’un chauffeur de taxi, qui ne sait plus à quel saint se vouer. Même les fonctionnaires de l’Etat, censés sentir moins les effets drastiques de ce marasme économique, crient leurs désarrois. La majorité d’entre eux étant confinés dans une situation qui se caractérise par des salaires bas. Un haut responsable déclare : « la vie dans ce Mali est dure ».

Selon lui, il faut avoir les reins solides pour s’en sortir. A la moindre des choses, dit-il, on pète les plombs. Parlant des raisons de cette paupérisation généralisée, il indique que «les dirigeants actuels ont tourné le dos au peuple ». En clair, les  gouvernements ont fait du « Mali une Orange », à laquelle nul ne goûtera que leurs parents, proches et laudateurs.

En définitive, les conditions de vie des Maliens se dégradent de jour en jour. Concernant cette précarité, voici ce qu’en témoigne un commerçant : « Les Maliens vivent aujourd’hui un véritable calvaire. En plus de la pauvreté, on est exposé à une insécurité grandissante. Au grand marché, certains commerçants ont fermé boutique. Pour écouler un produit d’une valeur de 50 000 F CFA, il faut parfois plus d’une semaine.

Les conséquences de cette situation sont notoires : divorce, déperdition des enfants ». Sans commentaire ! « Je vends des accessoires pour les voitures, dit Alexis Dembélé. Mais en ce moment je ne vends rien. Les gens ne dépensent plus leur argent que pour acheter à manger ». Certains commerçants de ce marché de la capitale nous ont affirmé que la nuit, ils font le gardiennage pour pouvoir subvenir aux besoins de la famille.

Au même moment, les entreprises sont obligées de mettre leurs agents au chômage technique et des populations sont ainsi privées de leurs revenus. Pour tous, les difficultés s’accumulent.

Pis, l’insécurité et la corruption gagnent du terrain, engendrant la fuite des capitaux.

Il faut dire cette situation, avec ses conséquences économiques et sociales dévastatrices, a débuté depuis le coup d’Etat du 22 mars et l’occupation du nord du Mali par des groupes islamistes armés. Mais sous la présidence de Ibrahim Boubacar Keïta, le Mali vit les pires moments de son existence. La forte demande sociale, manifestée à travers une cascade de préavis de grèves, est l’expression d’un malaise profond qui existe partout dans le pays.

 Mauvaise gestion et scandales

Le peuple a, en effet, découvert un régime corrompu avec des scandales à gogo, des voyages princiers à l’étranger, une armée affaiblie et moins équipée, une méthode de gouvernance qui met la famille et les affidés au centre de la gestion des affaires publiques, une insécurité grandissante et l’éloignement de tout espoir de paix.

De 2013 à nos jours, le président et son gouvernement ont essuyé de sévères critiques relatives à la mauvaise gestion des ressources publiques. L’opposition politique, des associations et même le Fonds monétaire international (FMI) ont mis le doigt sur plusieurs scandales de surfacturation et de corruption. Ces scandales largement connus n’ont, jusqu’ici, fait l’objet d’aucune sanction.

. La généralisation de la corruption a pour effet de freiner le développement global du Mali. Conséquence : le peuple malien est dans un état de dénuement généralisé. Parce que les ressources financières qui auraient dû être injectées dans le développement du pays et la gestion du quotidien des Maliens ont été allouées à des fins de privilèges.

Alors qu’on demande aux Maliens de se serrer la ceinture, les cabinets ministériels s’offrent des augmentations faramineuses. Le gouvernement ne connaît pas la crise, dit-on. Des missions sont parfois organisées pour permettre juste au ministre et sa suite pléthorique d’empocher des perdiems…

Pour soigner ce mal qui est en passe de se cancériser et dont les manifestations premières sont le népotisme, le clientélisme et la corruption, il faut des mesures fortes. Comme, entre autres, la lutte implacable contre la corruption et la promotion des cadres compétents.

Front social : la colère des travailleurs

Sur le plan social, les manifestations et grèves se sont intensifiées. L’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) a observé une grève de 72 heures, du 9 au 11 janvier 2019.

En juillet 2018, les deux syndicats de la magistrature au Mali (le Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA))  ont observé  une longue  grève illimitée. Les revendications des magistrats maliens étalent  les suivantes : plus de sécurité dans les juridictions et pour le personnel et une revalorisation salariale.

Les cheminots maliens ont   eu observé une grève de la faim de 100 jours que. Les travailleurs du chemin de fer réclament 10 mois de salaires impayés. Par faute de moyens financiers pour se soigner, plusieurs travailleurs des rails sont décédés.

Plusieurs mois durant, les syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016  ont paralysé l’école .Les enseignants reprochaient  au gouvernement de ne pas faire de propositions par rapport à leur cahier de doléances…

La dernière grève de 12 jours de la Coordination des comités syndicaux des DAF, des CPS, des DRH et des DFM de la Primature et des départements ministériels a pris fin  en avril dernier. La principale exigence de la Coordination est la relecture du Décret N°2018-0541/P-RM du 05 juillet 2018 (sélectif), accordant des avantages à certains, afin qu’il soit en intégralité élargi à l’ensemble du personnel des services cités haut.

Les médecins affiliés au Syndicat des médecins du Mali (SYMEMA) à l’Hôpital du Mali ont observé un arrêt de travail de 48 heures, les 14 et 15 mars 2019. Ils réclament le paiement de leurs primes de «bi-appartenant».  Avec 20 mois d’indemnités impayées aux 28 médecins de l’Hôpital du Mali, le Collectif des bi-appartenant et l’ensemble des médecins concernés ne demandent qu’à être mis dans leurs droits.

Déjà en 2017, les hôpitaux et centres de santé publics avaient été paralysés pendant plus de 38 jours. Cette grève  avait fortement affectés les pauvres populations. En effet, elle avait causé plusieurs décès. Au même moment, les gouvernants se soignent  fréquemment   à l’extérieur  du pays et aux frais du contribuable malien.

Face à un tel tableau, extrêmement sombre, les Maliens de tous les bords donnent l’impression de croiser les bras et de laisser le destin suivre son cours  en  gardant un silence face à la déliquescence de l’Etat.

Football en crise : Deux clans sur scène

Le sport non plus n’a été épargné au cours de la présidence de IBK. En effet, depuis 4 ans le football est en crise. Deux clans se disputent le fauteuil de président, vacant depuis le départ de M. Baba Diarra Cette situation avait même compromis la participation de l’équipe nationale à la coupe d’Afrique des nations qui se déroule en Egypte. Actuellement, c’est un comité de normalisation qui dirige l’instance sportive. Mais, l’union est loin d’être faite au sein de la grande famille du football malien

Mémé Sanogo

 

Source: L’Aube

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