Le légionnaire, photographié au Mali en janvier dernier avec un foulard représentant une tête de mort, a déserté, a été exclu de l’armée et vient d’écoper de trois ans de prison avec sursis.
Depuis, l’homme, alors au Mali pour l’opération Serval, vit une véritable descente en enfer. Jeudi 21 novembre, il a été condamné à trois ans de prison avec sursis. Pourquoi ? Car mercredi 20 novembre, c’est muni de sa kalachnikov démilitarisée qu’il est allé à la pharmacie demander des médicaments.
A l’époque du fameux cliché, le photographe de l’AFP, Issouf Sanogo, auteur de l’image, avait pourtant très vite expliqué que le soldat “ne posait pas” : “Un hélicoptère était en train d’atterrir et soulevait d’énormes nuages de poussière. Instinctivement, tous les soldats à proximité ont mis leurs foulards devant leurs visages pour éviter d’avaler du sable“.
Par le passé, “les têtes de mort n’étaient pas punissables”, comme le rappelle sur son blog le journaliste spécialiste des questions militaires Jean-Dominique Merchet.
Mais en janvier, le légionnaire avait été sanctionné par sa hiérarchie.
Selon l’état-major de l’armée de Terre qui s’est exprimé ce lundi, le militaire de 36 ans a bien été sanctionné pour le port de ce foulard à tête de mort. Mais il a été maintenu au Mali pour terminer sa mission et a regagné la France mi-février avec sa compagnie. Une fois en France, “c’est lui qui a déserté”, précise le porte-parole de l’état-major, le colonel Bruno Louisfert. Après ses permissions normales, l’homme a déserté une première fois, avant de rejoindre de lui-même son unité avec une vingtaine de jours d’absence non justifiée. Mi-juin, il a déserté une deuxième fois et l’armée était depuis sans nouvelles de lui. Il a donc été exclu au mois d’août.
Selon vauclusematin.com, après sa désertion, il s’est enfermé chez lui, à Orange. Puis, alternant prise d’alcool et de médicaments, l’ex-légionnaire a sombré… Jusqu’à son expédition à la pharmacie, mercredi…
Arrêté peu de temps après, ivre, il a été présenté le lendemain en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Carpentras et a été condamné à trois ans de prison avec sursis.