Tout d’abord retraçons le parcours peu glorieux de celui qui se prend pour un grand Général algérien à savoir Ahmed Gaïd Salah. Engagé avec l’armée française, il rejoindra les maquisards dans les rangs de l’Armée de Libération Nationale sur le tard et sera envoyé faire un stage d’artillerie à l’Académie Militaire d’Artillerie Vystrel près de Moscou.
Quant à sa carrière militaire à proprement parler, celle-ci ne comporte aucun fait d’armes glorieux. Toutes les régions sous son commandement étaient des zones très calmes, notamment lors de la lutte contre le terrorisme islamiste.
Par contre, il lui est connu sa remarquable débandade en solo, abandonnant ses troupes confrontées au savoir-faire militaire des Forces Armées Royales marocaines lors de la bataille d’Amgala en 1976 au cours de laquelle près de 200 militaires algériens furent fait prisonniers.
Depuis, silence radio sur l’obscur carrière militaire d’Ahmed Gaïd Salah si ce n’est son éclaboussant ordre, en sa qualité de Chef d’Etat-Major, donné aux troupes algériennes de libérer le site gazier d’In Amenas pris par des terroristes, fin janvier 2013, au cours duquel seuls les travailleurs algériens furent évacués. Quant aux travailleurs étrangers ils furent massacrés avec la complicité de leur homme de main le très connu algérien Mokhtar Belmokhtar, un officier de la Sécurité Militaire algérienne.
Si la carrière d’Ahmed Gaïd Salah est vide faits militaires elle est fortement juteuse en business à travers ses nombreux enfants dans la région d’Annaba, fief de sa famille. Que ce soit ces trois filles ou ses quatre garçons, ils se sont engraissés largement sur le dos du peuple algérien. Les frasques de ses fils sont notoirement connues à Annaba et ailleurs en raison de leur comportement seigneurial vis-à-vis des communs des mortels algériens.
Quant au père, Ahmed Gaïd Salah, il fait mumuse avec ses troupes à Oran, ville frontalière du Maroc, où il s’est fendu, le 30 septembre 2019, d’une ridicule mise en garde contre « une ingérence étrangère dans les affaires internes de son pays ».
Ces balivernes débitées par le nouveau gadget algérien, qu’est Ahmed Gaïd Salah, n’apportent aucune nouveauté du moins dans la forme, quand on sait que le recours à la théorie de l’ennemi extérieur a été érigée au rang de devise nationale par le régime vert-kaki et ce, depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Quoi qu’il en soit, ce 05 octobre 2019, 31ème anniversaire du soulèvement d’Octobre 1988 réprimé dans le sang, est une date que le peuple algérien retiendra car ce jour il a pu mettre un terme au système du parti unique à travers lequel le commandement militaire exerçait la souveraineté populaire.
De nombreux algériens étaient persuadés que l’Algérie allait enfin se doter d’un régime pluraliste à travers lequel le peuple algérien choisirait librement par le vote ses représentants. C’était sans compter sur la ferme volonté du commandement militaire de ne point adhérer au principe d’une transition démocratique et de n’accepter le pluralisme que pour pouvoir le manipuler sans aucune vergogne.
En effet, en Algérie, il est une loi non écrite qui édicte que la souveraineté populaire algérienne appartient au commandement militaire et à lui seul. C’est ainsi que, après Octobre 1988, le régime s’est recomposé en mettant en avant une élite civile exerçant un pouvoir formel supposé issu des urnes.
Aujourd’hui, on assiste au même scénario. Le 22 Février 2019, le peuple algérien s’est mis à critiquer le pouvoir réel des militaires et à vouloir le soumettre à une autorité civile issue des urnes. Une dynamique populaire contestataire qui devrait atteindre, dans un futur proche, son objectif parce qu’elle s’inscrit dans le processus historique de construction de l’Etat commencé en Novembre 1954.
Quant au refus systématique qu’oppose l’Etat-Major algérien à cette dynamique semble bien vaine et futile ; elle est un combat d’arrière-garde qui fait perdre du temps au pays. Ahmed Gaïd Salah, qui n’a ni l’éthique du militaire ni l’âge du soldat, tente de rafistoler par une élection truquée un régime miné par la corruption et complètement coupé de la population. Le mouvement du 22 Février 2019 s’inscrit, en conséquence, dans la dynamique inaugurée le 05 Octobre 1988 pour enlever des mains des généraux la souveraineté populaire.
Dans la chanson « La Casa del Mouradia », il y a un refrain qui dit : « vous nous avez trompé avec la décennie noire, vous n’aurez pas le 5ème mandat ». Ce même 5ème mandat auquel tient Ahmed Gaïd Salah en décidant l’élection du 12 décembre 2019 qui changera le nom de Bouteflika par un autre nom.
Mais la vigueur du mouvement populaire indique que cette élection n’aura pas lieu et que le régime militaire algérien, dont Ahmed Gaïd Salah et les généraux sous sa coupe, sera emporté par la déferlante populaire.
Une éventualité prise avec sérieux par le Général Gaïd Ahmed puisque des membres de sa famille auraient pris, très récemment, la fuite à bord d’un vol régulier Annaba-Paris, avant d’être rejoint dans un futur proche par lui-même, pour aller se perdre dans la nature avec le fruit des détournements d’argents, leurs biens immobiliers à l’étrangers mal acquis et leurs comptes bien garnis placés dans des banques européennes.
Quoiqu’il en soit, le peuple algérien a marché en masse, comme il le fait depuis plus de 07 mois, et ce malgré une très imposante mobilisation policière, de la gendarmerie et des militaires ainsi que les multiples arrestations et les tentatives d’empêcher toute formations de marées humaines dans les villes et villages algériens.
Force est donc de constater que 30 ans après le 05 octobre 1988 le peuple algérien a marché, par millions, avec un pacifisme qui a émerveillé le monde, contrairement à ce qui se passe dans de nombreux pays européens et il est inutile d’en citer les noms tant ils font la une dans leur pays respectif, notamment les adeptes du samedi.
Le peuple algérien en cœur jouera, le moment venu, à Ahmed Gaïd Salah et aux généraux sous sa coupe, la musique « d’Il Silenzio ». Une musique parfaite pour les prédateurs du régime algérien actuel !
Farid Mnebhi