Elle s’est taillée une place de choix dans les pelotons de tête des plus grandes entreprises au Mali. Créée en 1994, la société du Pari mutuel urbain (PMU-Mali) s’est illustrée depuis dans l’organisation du pari surtout sur les courses de chevaux, notamment pour générer des ressources pour le Trésor public, financer des travaux d’intérêt public et des œuvres sociales et contribuer à la réduction du chômage. Tels sont, entre autres, les grandes lignes et objectifs fixés par cette entreprise citoyenne. La société vient de célébrer ses 30 ans, 30 ans de pari, 30 ans au service du développement du Mali. Entreprise prospère, le PMU-Mali l’est aujourd’hui malgré la crise que traverse le pays avec une contribution significative au développement socio-économique. C’est ce qui lui a valu d’être l’”Invité de la semaine” de l’ORTM. Avec Yaya Konaté, le directeur général Fasséry Doumbia a parlé des réalisations, des missions de la société pendant ces 30 ans d’existence.
Al’entame, le patron du PMU-Mali a précisé que la célébration des 30 ans représente beaucoup pour eux “parce que 30 ans dans la vie d’une entreprise, c’est beaucoup d’étapes qui ont été franchies”.
“Quand on se rappelle la création du PMU-Mali, c’était dans un contexte de crise avec les 37 mesures édictées par le Premier ministre feu Abdoulaye Sékou Sow. Donc, il fallait penser à renflouer le Trésor, à résorber le chômage”, a-t-il ajouté. Et de noter que “c’était aussi à un moment où ils étaient beaucoup plus dans une phase manuelle avec des conditions d’exploitation beaucoup compliquées”.
Aujourd’hui, dira-t-il, avec l’informatisation, le PMU-Mali est en train d’assurer les missions qui lui ont été assignées. “Quand on se réfère aux effectifs, à la création d’emplois, à la contribution au Trésor public, nous sommes en droit de dire qu’effectivement beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Les principales missions du PMU-Mali, à sa création, c’était d’abord de contribuer à la mobilisation de l’épargne intérieure. La gestion des espèces, cela signifiait que nous avions un bon partenariat avec les banques de la place”, a-t-il laissé entendre.
Parlant de réduction du chômage, il a été clair. “Aujourd’hui, nous sommes à près de 270 employés permanents, près de 1000 personnels intérimaires. Nous sommes à environ 3000 agents revendeurs et revendeuses qui, à leur tour, ont des revendeurs qui sont au moins 6000. Donc, nous contribuons largement à la réduction du chômage et nous faisons en sorte que chaque année nous puissions ouvrir des points de courses en direct, des agences qui emploient du personnel”.
Une autre mission du PMU-Mali est l’amélioration de la race chevaline. “Nos courses sont toujours organisées sur les courses françaises, sud-africaines. Mais dans les missions de PMU-Mali, nous devons aller à une amélioration de la race chevaline et faire en sorte que nous puissions avoir des chevaux de très bonne race et qu’on puisse compter sur eux pour les courses hippiques”, a-t-il noté.
A ses dires, la direction du PMU-Mali a amélioré de façon significative le chiffre d’affaires. Cela signifie que, par conséquent, il y a des taxes à payer. “L’amélioration des taxes, c’est une avancée très importante. Il y a également l’impôt sur les résultats (…). Nous contribuons à faire fonctionner l’économie à travers tous ces prestataires, fournisseurs de biens et services. Nous parvenons à maintenir la liquidité dans beaucoup de banques de la place. Nous passons à des comptes bloqués et je dirai que le PMU-Mali participe également dans le capital de certaines sociétés de la place comme la BMS-SA”, a-t-il souligné.
Concernant le secret des performances du PMU-Mali dans un contexte de crise, il a évoqué la conjonction de plusieurs facteurs. En général, dira-t-il, quand une société va très mal ou est au bord de la liquidation, beaucoup de gens pointent du doigt les autorités, de la même manière quand la société est florissante, il faut quand même rendre hommage à ces autorités.
“Pour le cas du PMU-Mali, je dirai que l’un des premiers facteurs explicatifs, c’est le contexte de bonne gouvernance avec une très bonne qualité d’écoute de notre ministère de tutelle. Un conseil d’administration de très bonne qualité, il y a également un personnel engagé et attaché à cette société et qui donne le meilleur de lui-même. Il y a aussi la politique de maitrise des charges”, a énuméré le directeur général du PMU-Mali.
Il a rappelé que dès la création du PMU-Mali, il y a eu la construction de quatre lycées, dont le lycée Mamby Sissoko à Kati qui date de 1995. Ces dernières années, soulignera-t-il, le PMU-Mali a pu faire un apport dans divers domaines.
“Un appui conséquent à la Transition, des appuis au ministère de la Santé pour la prise en charge des enfants qui sont cardiaques au niveau de l’hôpital Mère-Enfant Le Luxembourg. Nous avons offert trois camions bennes à la délégation de la mairie du district de Bamako”, a-t-il précisé, ajoutant que c’est une vision de la solidarité profitable au maximum de Maliens.
Avec le ministère de la Santé, le PMU-Mali a signé une convention sur cinq ans. “Nous estimons qu’avec ce ministère, le PMU-Mali parviendra à soulager un grand nombre de malades. Pour faire plus et mieux, nous avons pensé à une fondation PMU-Mali dont les textes sont presque prêts. Nous attendons simplement de transmettre ces textes aux administrateurs pour validation. En plus de la gestion des œuvres sociales, cette fondation aura pour tâche de mobiliser des ressources supplémentaires”, a-t-il dit. Selon Fasséry Doumbia, les résultats sont passés d’un peu moins de 3 milliards à plus de 20 milliards F CFA ces dernières années. Sur ces résultats, le personnel bénéficie d’un fonds social.
“En plus du fonds social, qui est allé à un montant très conséquent, nous avons des gratifications spéciales. Elles ont connu une hausse significative aussi. Il y a l’amélioration de la grille salariale avec l’accord d’établissement. Nous avons pensé à la construction d’une cité PMU-Mali.
Une cité de 100 villas avec la subvention du PMU-Mali à hauteur de 30 % et le financement sur fonds propres. Ce qui fait que le personnel n’aura pas d’intérêt à sa charge. Pour toutes les parties prenantes du PMU-Mali, nous estimons que c’est notre responsabilité d’aller à l’amélioration de leurs conditions de vie, de travail. Quant au dialogue social, nous accordons une très grande importance au syndicat”, a-t-il assuré.
Avant de souligner que “nos paris sont basés sur les courses françaises et sud-africaines, car toutes les conditions matérielles ne sont pas réunies pour que nous puissions organiser les courses avec les chevaux locaux. Dans notre plan stratégique, nous pensons que PMU-Mali avec l’appui de sa tutelle et avec la coopération d’autres départements, pourra, pour le Mali, penser à un hippodrome qui est un projet de développement”. A l’en croire, dans le secteur d’activité du PMU-Mali, il y a le pari sportif qui est très important. “Aujourd’hui, le pari sportif domine largement les courses hippiques en termes de chiffre d’affaires. Au niveau des courses hippiques, nous utilisons un grand nombre de personnes. Nous avons de très bonnes relations avec les autres actionnaires”, a-t-il mentionné.
“Dans un avenir proche, je vois le PMU-Mali plus prospère, avec la mise en place de notre plateforme d’audit et de régulation. Avec la mise en place de cette plateforme, nous pourrons ouvrir le partenariat avec d’autres opérateurs de jeu. Pour que les revendeurs de tickets PMU-Mali puissent avoir un autre produit”, a-t-il espéré. Selon le directeur général Fasséry Doumbia, les parieurs doivent être fiers de tout ce que le PMU-Mali est en train de faire et c’est grâce à eux qu’il est en train d’atteindre ces performances.
“Plus qu’un jeu, c’est un plaisir. Nous veillons beaucoup à l’amélioration du cadre de travail. Nous avons mis en place une brigade dont l’une des missions est de vérifier que les promoteurs respectent le cahier des charges”, a-t-il laissé entendre. Et de conclure en rendant hommage aux Forces armées et de sécurité.
Aoua Traoré
Source: Aujourd’hui Mali