Selon nos sources, une délégation de membres de la Ceni entamera aujourd’hui même un séjour en France qui va se poursuivre une dizaine de jours environ. Objectif : d’acquitter de sa mission de supervision du processus électoral en veillant à la réception et à l’acheminement des cartes d’électeurs. Il est loisible de comprendre, en définitive, que la confection de ce matériel électoral est achevé selon le calendrier préalablement annoncé par les autorités. Au cours de sa mission, outre le décompte des cartes d’électeur, le travail de la délégation de la Ceni va consister à prendre part à leur disposition par région, cercle et village.
Les cartes des régions du Nord pourront donc être acheminées le 5 juin prochain et celles du centre le 11 juin. Quant aux cartes des juridictions et chancelleries, elles seront acheminées à partir de Paris sous la supervision des démembrements de la Ceni à l’extérieur du pays.
Cette diligence devrait normalement mettre fin à la polémique des cartes, sauf qu’elle ne lève pas l’équivoque sur les anomalies décelées par le président du Parena Tiébilé Dramé quant à l’inscription de personnes décédées dans le fichier.
Les couleurs de la Codem résistent à la démission de Hadi Niangadou
Parti du Parti de la Quenouille avec armes et bagages, le député démissionnaire, Hady Niangado, reste avec les couleurs de son ancien parti à moins d’en adopter de similaire pour son nouveau mouvement, le MPM. En effet, le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, lors de son arrivée avec fracas, s’est illustré avec des réalisations spectaculaires dans la capitale avec des donations tous azimuts d’infrastructures hydrauliques. Il s’agit, comme on s’en doute, des points de forage disséminés un peu partout dans la capitale, qui portent la signature de Hadi Niangado et son slogan fétiche : «Maliko ye yereko ye». Le hic, c’est que la même réalisation porte également les couleurs du parti dont il vient de démissionner. Il va donc falloir revenir sur le branding de tous les forages au risque de continuer à faire gratuitement la promotion de la Codem dont le président est potentiellement candidat à la présidentielle contre le nouveau mentor de Hadi. Il s’agit Housseini Amion Guindo, qui vient de démissionner du gouvernement probablement pour ses ambitions électorales, entre autres raisons.
Hassane Barry Vs Harouna Sangaré
L’avocat Me Hassane Barry et le prêcheur Harouna Sangaré ne parlent pas le même langage sur la situation des Peuls déplacés du Centre vers la capitale. L’un, en tant que leader du Tabidal Pulaaku, a pour mission d’accueillir des concitoyens en détresse, l’autre sent comme un devoir de faire exhibition de sa compassion à leur endroit à des fins probablement publiques. Un accrochage entre les deux hommes a failli se déclencher, la semaine derrière, à cause d’une divergence d’approches voire de visées. Fraîchement investi candidat à la présidentielle par son nouveau mouvement, le président du MUM avait à cœur de tirer profit des déplacés à des fins politiques. Il ne lui a ainsi pas suffi de s’apitoyer sur leur sort et de se manifester par une contribution solidaire ; il lui fallait en outre des prises d’images et des films en leur compagnie. De quoi provoquer l’ire de l’avocat, lequel s’estime en devoir de protéger la dignité des déplacés en plus de leur apporter une assistance humanitaire.
La diplomatie malienne en deçà
On savait la diplomatie malienne piteuse et très peu enviable depuis la crise de 2012, mais nul ne pouvait s’imaginer qu’elle puisse atteindre les proportions de pâquerettes aussi naines. C’est ainsi qu’elle s’est illustrée, en tout cas, à l’épreuve de la conquête de la vice-presidence du parlement panafricain par la députée Haïdara Aissata Cissé dite Chato. Selon nos sources, la bonne dame n’a eu son salut que grâce à sa propre persévérance et une aura qu’elle a su cultiver pendant sa longue expérience d’élue dans les instances parlementaires internationales. Abandonnée par la diplomatie de son propre pays – lorsque les autres prétendants étaient bien encadrés par le leur -, Mme Haidara a sans doute pu se frotter les mains d’avoir jadis tissé des relations utiles avec des chefs d’Etat africains. Ce qui lui a facilité l’obtention de consignes de vote bien au-delà de sa région d’appartenance, l’Afrique de l’Ouest. La délégation de parlementaires maliens est ainsi restée orpheline de leur diplomatie qu’aucune autre ne pouvait remplacer. Pour toute viatique, elle ne disposait que de la missive adressée aux parlements des pays membres de l’UA par le président de l’Assemblée nationale Issaka Sidibé. Certes pas nul, mais très en deçà des enjeux liés à un poste aussi stratégique que la vice-présidence d’une instance parlementaire continentale.
Entre Boubèye et Tréta IBK a fait son choix
La question de leadership de la majorité présidentielle qui n’a que trop duré depuis l’avènement de la Coalition de la Majorité Présidentielle, a été finalement tranchée par le président de la République en personne. C’était à la faveur de la présentation à Koulouba de la nouvelle plateforme politique et électorale. En présence des différentes composantes de la CMP, la tâche est revenue au président de cette mouvance, l’ancien ministre Bocari Treta, de brosser le bilan d’IBK et de solliciter solennellement la déclaration du président de la République sortant. Le locataire des lieux, le moins qu’on puisse dire, a certes pu déclarer en demi-mots sa disponibilité à poursuivre avec un autre mandat. Seulement voilà : ce faisant, le président IBK, durant toute sa réplique ne s’est adressé pas une seule fois au Secrétaire général de son parti. Quoique ses interlocuteurs soient des politiques, il a choisi d’accorder dans sa réplique plus d’égard à son nouveau Premier dont le parti, l’ASMA-CFP, est membre minoritaire au sein de la majorité présidentielle. Pas une fois IBK ne s’est adressé au président de son parti, le RPM, alors que le refrain «Monsieur le Premier Ministre» est revenue en leitmotiv tout le long de son adresse aux représentants de la CMP – dont le leadership est disputé entre le Premier ministre et le président de la majorité présidentielle. Pour beaucoup le président a ainsi arbitré en faveur du chef du Gouvernement.
Visite de députés dogon à déplacés peuls
La confiance et la loyauté entre certains Dogons et Peuls n’auront pas été complètement entamées par le malaise qui affecte les rapports leurs communautés respectives. Pour le prouver, deux députés élus à Koro, en l’occurrence Issa Togo et Issouf Aya, ont choisi de rendre sur le site des déplacés peuls sis à Niamakoro. Selon nos sources, les retrouvailles étaient si pleines de compassion, de tendresse et d’affection que visiteurs et hôtes en ont eu la gorge nouée de larmes pendant que les armes continuent de crépiter sur le terrain que les peuls ont été contraints d’abandonner à leurs cohabitants dogons. Si bien que d’autres députés de la même localité se sont retenus de visiter les peuls de peur de représailles de la part des Donsos.
La Rédaction
Le Témoin