«J’aurais voulu naître dans un pays, où le souverain et le peuple puissent n’avoir qu’un seul et même intérêt, afin que tous les mouvements de la machine ne tendissent jamais qu’au bonheur commun, ce qui ne pouvant se faire à moins que le peuple et le souverain ne soient une même personne, il s’ensuit que j’aurais voulu naître dans un gouvernement démocratique, sagement tempéré.» (Jean Jacques Rousseau).
Ce n’est pas avec plaisir que nous parlons encore de ce mal du siècle qui ensanglante chaque jour davantage la terre. COVID-19, il faut le dire et le reconnaître, sème de plus en plus la terreur dans les cœurs et dan les esprits ici comme partout ailleurs dans le monde. L’autre réalité que l’on ne commente plus, c’est que l’Occident capitaliste s’était toujours servi des peuples africains pour leurs expérimentations scientifiques.
Par le passé, le continent africain avait été accusé d’avoir été à l’origine du SIDA. Dans les mois qui ont suivi l’annonce de l’apparition du mal, le constat a été effroyable: la carte du SIDA avait déjà pratiquement noyé tout le continent africain. Tout était véhiculé et alors savamment, comme si l’écrasante majorité des délinquants sexuels étaient des Africains ou tout au moins venus du continent. Dans la réalité des faits, c’est bien dans les pays capitalistes où l’on rencontre l’ineffable dépravation des mœurs humaines.
En France, aux USA comme en Angleterre, l’on voit fréquemment des femmes et des hommes s’accoupler dans les coins et recoins des villes. C’est bien ce qu’ils appellent là-bas, dans les pays capitalistes, la «liberté» de disposer de son corps- Cela, chez eux, ne s’appelle pas attentat à la pudeur, à la dignité humaine. Là- bas, comme le dirait le célèbre philosophe Sartre, ‘‘l’enfer, c’est les autres’’. Comment comprendre que dans de tels pays, le SIDA n’ait pas été plus dévastateur ? Visiblement, on a fait comme si c’est le continent africain qui est le foyer de contagion de la terre. C’est le lieu de dire qu’ils ont torpillé l’honneur et la dignité de l’homme africain à travers les époques historiques. Est-il besoin de rappeler à cet effet que l’Occident capitaliste s’est rendu inhumainement coupable de l’odieuse traite négrière, de l’odieuse colonisation et des deux (02) cyniques catastrophes de l’humanité à savoir les deux (02) guerres mondiales.
Le néocolonialisme achève aujourd’hui, hélas, ces tragédies humaines, où l’Afrique a été la victime innocente. Par le commerce des Noirs, l’Europe occidentale et les USA se sont livrés à cœur joie au dépeuplement ignoble de l’Afrique. Pour rappeler le Guinéen Ibrahima Baba Kaké, l’Afrique a perdu 400 millions d’hommes au cours de cette traite. Surtout, l’Occident capitaliste a dépeuplé le continent africain de ses bras valides.
Le chercheur Kississou Boma disait avec juste raison: «Si en outre on tient compte du fait que les négriers recherchaient spécialement les individus les plus solides et robustes, les plus jeunes et sains, on peut conclure que l’Afrique fut privée de ses forces les plus créatrices et les plus nécessaires. Une saignée dont on se demande comment le continent a pu y résister.»
Il n’est pas besoin de remuer ici le couteau dans la béante plaie de notre Afrique. L’on rappelle simplement que les Africains qui ont embarqué de force en Afrique pour aller à la rescousse de la France coloniale ont été utilisés au front franco- allemand comme des chairs à canon. La même France insulte notre dignité d’homme en arguant qu’elle nous aime. Vraiment, ça suffit !
Pour résumer cette période très macabre et douloureuse de l’Afrique, rappelons Marien N’Gouabi, ce combattant révolutionnaire du Congo Brazzaville. Il disait: «L’homme, ce bien si précieux, est ravalé au rang de marchandise dans la société capitaliste. Il s’agit de le revaloriser.»
Le constat aujourd’hui est cuisant: la fin de la colonisation directe en Afrique a donné naissance à un clivage social assez douloureux pour notre continent ? Cela Marien N’Gouabi l’a mieux dit en ces termes: «…De la masse des prolétaires issus du système économique colonial, émerge progressivement dans les villes, une petite bourgeoisie nationale (bourgeoisie parlementaire, bourgeoisie bureaucratique, bourgeoisie compradore) qui se lance dans les affaires et qui tranche avec la misère du reste de la masse.»
Hier, la traite des Nègres, la colonisation et aujourd’hui le néocolonialisme qui a pour gage de continuer à assommer les peuples d’Afrique, voilà le raccourci de notre histoire commune avec nos spoliateurs d’Occident capitaliste. Cheick Anta Diop n’a pas maqué de dire: «Ainsi, l’impérialisme, tel le chasseur de la préhistoire, tue d’abord culturellement, spirituellement l’être, avant de chercher à l’éliminer physiquement…»
Aujourd’hui le constat sur le SIDA est clair : après avoir envahi sur carte notre continent, le VIH- SIDA n’a pu physiquement éliminer les Africains. Si hier ce continent a servi de champ d’essai aux chercheurs du monde capitaliste, voilà leur récidive avec coronavirus. Des chercheurs français ont vite fait de découvrir un vaccin contre ce mal. Mais là où ils ont insulté la science, c’est d’avoir voulu venir expérimenter leur dit vaccin contre un mal qui tue mille fois plus chez eux qu’en Afrique. C’est dire que ces scientifiques français ont nagé dans la science idéologique et pour cause: au lieu d’expérimenter le vaccin contre coronavirus là où nombre de gens sont en quarantaine, ces scientifiques honteux ont préféré se tourner vers l’Afrique, où le COVID-19 ne fait pas encore de ravage. Ils auraient plutôt mieux pensé de venir rechercher sur le fait que les Africains résistent mieux au mal, pour ne pas dire l’évitent mieux.
Cette intention de faire de nos peuples des peuples cobayes traduit, si besoin en est, que les chercheurs ou «scientifiques» français sont au service des régimes spoliateurs des peuples d’Afrique. Faut-il penser qu’ils n’ont pas leurs relais en Afrique ? Il est trop tôt pour le dire. En tout cas, la seule certitude aujourd’hui, c’est qu’aucun gouvernement africain ne s’est officiellement engagé à expérimenter en Afrique l’ignominieux vaccin français sur nos populations. Mais comme le dirait l’autre, en toute chose il faut considérer la fin !
Par voie de logique, il est bien curieux que lesdits chercheurs français n’aient pu mettre au point le moindre vaccin contre le SIDA découvert, depuis 1981. Mieux, le placemodium phalciparum ou paludisme est découvert, depuis 1897, par le Docteur anglais Ronald ROSS.
À l’exception des efforts du chercheur colombien Manuel Elquine PATAROYO, aucune lueur d’espoir quant à un vaccin contre ce mal qui tue en Afrique mille fois plus que toute autre maladie.
Et qui dit que la science n’est pas partiale en Occident Capitaliste !
Si personne n’est dupe quant aux comportements peu recommandables des gouvernants africains face à leurs peuples et au bénéfice de leur conscience d’Occident capitaliste, il importe de rappeler ces lignes de Rousseau: «J’aurais voulu naître dans un pays, où le souverain et le peuple puissent n’avoir qu’un seul et même intérêt, afin que tous les mouvements de la machine ne tendissent jamais qu’au bonheur commun, ce qui ne pouvant se faire à moins que le peuple et le souverain ne soient une même personne, il s’ensuit que j’aurais voulu naître dans un gouvernement démocratique, sagement tempéré.» (Jean Jacques Rousseau).
Aujourd’hui, plus qu’hier, l’Afrique est face à son destin. Dans cette boulimie de scientifiques français contre les peuples africains, ceux-ci n’ont pas le choix ou n’ont qu’un seul choix: se dresser contre toute tentative malveillante de l’intérieur ou de l’extérieur visant à importer ou développer en Afrique le COVID- 19. Cela est aujourd’hui un impératif historique pour les générations africaines car nous avons trop souffert du colonialisme physique, politique, culturel, scientifique et idéologique de l’Occident capitaliste et en particulier de la France coloniale.
La Chine a prouvé à la face du monde qu’elle a les meilleurs scientifiques face au COVID- 19. Pourquoi ne pas recourir à eux ? Déjà, le gouvernement chinois vient de venir au secours de notre pays avec masques et accompagnements.
Que dire à présent de cette démagogie à peine voilée contre nos peuples qui consiste à faire croire aux Africains que les créanciers de l’Afrique sont humains parce qu’ils ont convenu de suspendre la dette de la quarantaine des pays africains des plus pauvres s’élevant à 340 milliards de dollars et cela pour un an ? Pendant ce temps les taux d’intérêt s’accumuleront sauvagement !
Il faut tout simplement dire qu’une fois n’est pas coutume, c’est encore de la grosse poudre aux yeux des aveugles et de tous ceux qui sont de bonne fois mais qui n’ont pas l’esprit critique. Qu’est- ce à vrai dire la dette de l’Occident capitaliste en direction de notre continent ?
Depuis les premières heures des indépendances africaines, les colonialistes avaient réalisé que l’Afrique était en train de leur échapper au profit des pays de l’Est, amis des peuples. Le temps du diktat étant révolu, il fallait inventer une nouvelle forme de colonialisme pouvant leur permettre de garder le continent africain sous la coupole de l’Occident capitaliste. L’argent-crédit fut le répondant à cette volonté machiavélique de l’Occident de faire des peuples africains les éternels soumis.
Ainsi, par le truchement de leurs valets africains, les gouvernants du monde capitaliste ont réussi, au nom d’un besoin de soutien au continent africain pour son développement dit endogène, à enchaîner nos peuples pour que ceux-ci restent des créatines (des réserves d’énergie) pour l’Occident capitaliste. Le constat est tout simplement effarant : au lieu d’aider le continent africain à se débarrasser du sous-développement, les institutions financières qui se font qualifier d’internationales, ont travaillé à l’enfoncer dans le gouffre du sous-développement.
En clair, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (leurs institutions) sont des moyens de spoliation des peuples de notre continent. Et pour réussir ce sale boulot contre l’Afrique, les bourreaux capitalistes ont dû se servir des régimes rétrogrades qu’ils ont forgés chez nous. Ils ont créé à cette fin la dette et le service de la dette accompagné de taux d’intérêts colossaux. Cette situation de spoliation financière s’appelle la dette, cette chaîne qui a créé une situation de dépendance continuelle des débiteurs que sont les Africains vis- à-vis des créanciers que sont les capitalistes.
Ainsi, dit-on souvent, la main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit. La dette consacre donc la suprématie de l’Occident capitaliste sur l’Afrique. N’oublions pas ici de rappeler qu’ils doivent cette suprématie à l’exploitation et à la spoliation des peuples d’Afrique. Le caractère spoliateur de la dette de l’Occident capitaliste à l’encontre des peuples africains réside dans le fait gravissime qu’elle n’a jamais réellement servi ces peuples au nom desquels les gouvernants africains endettent l’Afrique. Il suffit de consulter la taille de cette dette au regard des réalisations sur le continent africain.
L’on viendra au constat amer que l’Afrique n’a pas bénéficié de cette dette. En conséquence, elle doit dire d’une voix unique qu’elle ne paiera ni cette dette ni le service de la dette qui la maintient dans les liens d’une ignoble dépendance. Tout compte fait, l’aide de l’Occident à l’Afrique est toujours cruellement empoisonnée.
Dire donc que les créanciers suspendent le remboursement de leur dette, c’est parler pour ne rien dire. Dans l’essentiel des cas, les Africains ne paient même pas la dette mais plutôt le service de la dette. En clair, la dette dont ils ont suspendu le remboursement ne nous regarde ni de près ni de loin étant entendu que les peuples n’ont pas bouffé l’argent de cette dette. Pour comprendre les non- dits de cette dette, les peuples africains doivent exiger son audit.
Contre le coronavirus donc, les peuples travailleurs d’Afrique n’ont rien à espérer de l’Occident capitaliste. Ainsi, chaque africain doit se rendre à l’évidence que le monde capitaliste ne peut rien entreprendre pour sauver l’Afrique des velléités de cette pandémie. Il est donc évident que tout comme le chat ne peut œuvrer pour la santé de la souris, la France et ses «chercheurs» ne peuvent servir utilement les peuples africains en lutte contre le coronavirus.
L’histoire nous enseigne que chaque fois que l’Occident éternue là-bas, c’est bien l’Afrique qui est enrhumée ici.
Fodé KEITA
Inter De Bamako