Les réactions se multiplient depuis que le gouvernement congolais a rendu public les noms de cinquante-six agents de l’Etat surpris dans différents restaurants et bars de la ville aux heures de travail.
Le Conseil des ministres qui s’est réuni ce samedi 6 Octobre 2018 fait jaser à Brazzaville.
En cause, non pas l’examen du projet de loi relatif au budget 2019 à l’ordre du jour mais une mesure semble-t-il plus anecdotique.
Les autorités congolaises n’ont pas hésité à recourir au “Name and Shame”, soit le fait de nommer publiquement les personnes coupables afin de les exposer à la honte publique.
Dans leur viseur l'”absentéisme important” auquel sont confrontés “la grande majorité des départements ministériels” du pays.
Le gouvernement a donc divulgué une liste de cinquante-six noms d’agents et fonctionnaires d’Etat surpris dans différents restaurants et bars de la ville aux heures de travail, au cours d’opérations de police menées les 26 et 27 septembre 2018 derniers.
Selon le ministre de l’intérieur, Zéphirin Mboulou, les agents de l’Etat arrivent souvent tardivement et quittent le travail de façon anticipée.
Une situation dont le gouvernement s’offusque alors que l’Etat “s’efforce de mobiliser chaque mois des dizaines de milliards de francs CFA pour assurer le traitement régulier des fonctionnaires et agents de l’Etat” et ce, “malgré la crise financière aigue traversée” par le pays, selon le compte rendu du Conseil des ministres.
Les réactions ne se sont pas fait attendre sur les réseaux sociaux.
Depuis sa réélection en 2016, le président congolais Denis Sassou Nguesso appelle régulièrement à rompre avec “la paresse, le laxisme, l’irresponsabilité, l’inconscience, la corruption, la fraude, la concussion, l’ethnocentrisme ou l’instinct grégaire, le népotisme et la tendance à la gabegie” et à renouer avec “l’esprit du travail, de la rigueur, de la discipline, de la responsabilité, de la probité, de l’unité nationale, du respect de la chose publique et de l’amour de la patrie”.
Un discours resté dans les annales et qui a même donné un nouveau sens au mot “rupture”, devenu synonyme de crise économique et de galère dans le vocabulaire courant des congolais.
Mais qui ne semble pas s’être traduits en actes. En avril dernier le Fonds Monétaire International, auprès duquel le gouvernement congolais veut obtenir une aide financière, encourageait les autorités à “entreprendre des réformes audacieuses et immédiates dans le domaine de la gouvernance pour traduire en action la rupture avec les politiques et pratiques du passé proclamée par le gouvernement.”
BBC Afrique