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Le Colonel-Major Ba N’Daou face à la presse : Les maladresses du Ministre de la défense

C’est à la faveur d’une rencontre dite de «prise de contact» mardi dernier 30 septembre au département que les choses ont failli mal tourner entre le ministre de la défense et les hommes   de médias.

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Le ministre de la Défense et des anciens combattants, Colonel-Major Ba N’Daou était assisté pour la circonstance, du Chef d’Etat-major Général des Armées, le Général Mahamane Touré et autres responsables de son département.

 

Et parmi les sujets abordés au cours de cette rencontre avec les hommes de médias, figure la réforme de l’Armée malienne qui, aux dires du ministre Ba N’Daou, est dans une véritable dynamique de refondation.

 

Evoquant la question des équipements militaires, les conférenciers ont souligné que 15 marchés ont été annulés suite à la mission du FMI, mais sans donner de détail en ce qui concerne les montants et la nature des commandes concernées.

 

Les écarts du Ministre N’Daou

L’on ne sait si, avec les journalistes, le ministre Dao se croyait avec des prisonniers de guerre, ou s’il s’agissait d’une plaisanterie de mauvais goût. A peine avoir accédé à la salle, il déclara la séance ouverte et précisa qu’il n’y aurait pas de question tabou. Et «la parole est à vous», lança-t-il.

Bien évidemment, on avait tout l’impression que le Colonel-major Ministre se croyait face à des subordonnées devant obéir au doigt et à l’œil. Occasion donc pour les confrères, lesquels s’attendaient au moins à une déclaration liminaire sur la vie, les activités du département et de l’actualité, de lui faire remarquer:«Monsieur le ministres, rappela un confrère, il y a un adage chez nous qui dit que si tu appelles quelqu’un, tu lui dis ou proposes quelque chose». Autrement dit, il revenait au Ministre de s’expliquer. Ce ne sont pas les journalistes qui ont cherché à le rencontrer. C’est plutôt lui qui avait des choses à dire suite à la découverte de cas de surfacturations et d’attributions douteuses de marchés relevant de son département et surtout la visite très médiatisée du FMI dans nos murs.

 

En réponse à la réaction du confrère, il persista : « je crois qu’on a déjà tout dit, c’est juste une prise de contact et si vous avez des question, je suis à votre disposition». S’en suivirent alors des questions-réponses.

 

Il fallait s’y attendre. Puisque par maladresse, le ministre avait suscité la méfiance, voire la mutinerie, un confrère, se saisit de l’opportunité pour lancer le premier obus: «Monsieur le ministre, avez récemment rencontré les Généraux ? Et je voudrais savoir ce que deviennent ces Généraux cachés dans leurs chambres ?».

 

La question était délibérément provocatrice et vengeresse. Et elle atteint sa cible, en plein dans le cœur.

 

L’interrogé prit d’abord une bouffée d’air pur avant de répliquer au tir à l’arme lourde : « Corrigez vos mots ! Ce n’est pas une menace ! Mais si on continue de la sorte, je ne ferai plus ces genres de rencontres».

 

C’en était trop pour notre Colonel-Major, visiblement étranger au concept de la liberté d’expression ! Il faut dire qu’auparavant, un autre confrère l’avait titillé en utilisant le mot «magouille au sein du département», pour désigner les cas de surfacturations survenus.

 

Et comme le roulement des tambours de la fanfare militaire, on entendait nettement la colère monter chez notre conférencier improvisé (chut, ne le dites à personne ! La « prise de contact », c’est du pipeau ; cela fait d’ailleurs plusieurs mois qu’il occupe son poste ! C’est le FMI qui a exigé cette sortie).

 

Contenant ses courroux généraux, il appela le journaliste à un peu plus de respect pour ces officiers supérieurs, lesquels, poursuit-il, sont au service de la Nation.

Bien entendu, aucune des questions soulevées, certainement dénuées de courtoisie, n’a été effectivement répondue. Le seul et véritable message du conférencier fut l’annulation des marchés en question. Ce qui, encore, reste à vérifier ! Et pour cause : certains des marchés ont déjà été exécutés à hauteur de 80%.

 

S’étant certainement rendu compte de ses maladresses (c’est bien lui qui a commencé les hostilités), le Ministre N’Daou présentera finalement ses excuses à la fin de la séance. Le cessez-le-feu intervint, et l’on procéda ensuite à la signature d’un accord de paix définitif. Ouf !

 

Djibi

SOURCE: La Sentinelle  du   3 oct 2014.
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