Projeté sur l’opération Barkhane, le colonel Boris Vallaud, patron du 31e régiment du génie est depuis avril à N’Djaména, au Tchad. Il assure au sein de l’état-major du général Bruno Guibert, commandant de la 3e division et de Barkhane, la direction des planifications de ce dispositif mobilisant 4 500 militaires français.
Après une projection en urgence à Saint-Martin il y a sept mois pour coordonner la reconstruction de l’île antillaise ravagée par l’ouragan Irma, le chef du 31e régiment du génie a tout juste eu le temps de reprendre les commandes de la garnison Marescot avant de repartir à nouveau en OPEX.
Informé fin mars dernier, Boris Vallaud a été projeté, sans tambour ni trompette, au sein de l’état-major de l’opération Barkhane basé à N’Djaména. Il a rejoint le chef la 3e division (3e DIV), le général Bruno Guibert qui dirige l’opération Barkhane depuis juillet dernier. Une 3e DIV à laquelle est le 31e RG est le régiment d’appui divisionnaire depuis 2016. Juste avant de s’envoler pour le Tchad, le colonel Boris Vallaud nous a accordé un entretien.
Depuis plus de six mois les sapeurs castelsarrasinois sont engagés sur l’opération Barkhane…
Absolument, nous avons même déjà assuré il y a peu la relève de la première vague de sapeurs revenus de Gao (Mali). Sur place, nos hommes ont construit un camp de 250 places d’hébergement pour nos troupes, soit 120 bungalows mis en place. Des logements que nous avons câblés et reliés à des puits.
L’autre mission principale des sapeurs castelsarrasinois, c’est la production d’énergie…
Une soixantaine de nos spécialistes énergie assurent, en effet, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 sur place la production pour les états-majors et zone de vie de l’opération Barkhane. C’est un vrai challenge compte-tenu des conditions climatiques dans ce secteur de la bande sahélo-saharienne (BSS). Nos groupes électrogènes y sont mis à rude épreuve. Au beau milieu du désert par 50 degrés, le sable s’infiltre partout, il faut beaucoup de débrouillardise à nos hommes pour maintenir la production. Ils leur arrivent régulièrement de réaliser des pièces sur place.
Comme le colonel Arnaud Le Gal en 2013 au début de l’opération Serval (aujourd’hui Barkhane), le chef de corps du 31e gagne les opérations sur la bande dite «sahélo-saharienne».
Notre division, la 3e DIV basée à Marseille, dirigeant les opérations depuis l’été dernier, le 31e régiment du génie est en plein cycle de projection, c’est à ce titre que le général Guibert m’a demandé de le rejoindre.
Quelle est votre mission sur place ?
L’état-major de l’opération est basé à N’Djamena d’où je dirige durant six mois les opérations de planification du dispositif.
Jusqu’à octobre, le 31e régiment n’a plus de chef de corps, comment fonctionne la caserne ?
Comme cet automne lorsque j’ai été déployé à Saint-Martin, c’est mon second, le lieutenant-colonel Regnault qui prend la main. Cela ne m’empêchera pas d’avoir un œil sur le régiment et de veiller aussi à la destinée de nos sapeurs d’Afrique qui sont en ce moment massivement engagés sur plusieurs fronts.
À la centaine de sapeurs engagés sur Barkhane, le régiment est aussi sur d’autres missions…
Deux cents de nos hommes sont également déployés en ce moment à La Martinique aux côtés du 33e RIMA. En plus de leur entraînement commando sur place, ils sont prépositionnés sur le dispositif Harpie pour lutter contre les orpailleurs en Guyane. Il faut ajouter à cela des sapeurs engagés à Djibouti et toujours en métropole sur Sentinelle notamment en Bretagne pour assurer des missions à Rennes et Nantes.
Votre chef BOI, le lieutenant-colonel Blaise (bureau opération et instruction, le n° 3 dans l’ordre de commandement du régiment) est aussi en mission au Moyen-Orient…
Au Koweït, effectivement pour une projection de quatre mois. Il a rejoint un état-major interallié pour traiter des problématiques dans le domaine des engins explosifs avec nos alliés.