Suite à la menace de suspension du football malien, proférée, samedi dernier, par l’émissaire de la FIFA à Bamako, Veron Monsengo-Omba, le Collectif des ligues et clubs majoritaires (CLCM) de la Fédération malienne de football a réagi. D’après le regroupement dirigé par Mamadou Dipa Fané, l’instance mondiale du football n’a aucun moyen légal pour sanctionner notre pays. Il a aussi déploré l’effet de cette menace sur les Aigles du Mali, qui préparent la CAN Egypte 2019.
Le Collectif des ligues et clubs majoritaires (CLCM) de la Fédération malienne de football était face à la presse le jeudi 14 juin. À cette occasion, Moussa Konaté et les siens ont balayé d’un revers de main les allégations de l’émissaire de la FIFA à Bamako, Veron Monsengo-Omba. Rappelons que le Camerounais, lors de sa rencontre avec le Premier ministre Boubou Cissé, samedi dernier, a délivré un message de suspension à l’encontre du Mali par la FIFA.
Pour le CLCM, cette intervention de Veron Monsengo-Omba est tout simplement inopportune. «Veron est un destructeur, qui n’a pas sa place à la FIFA. C’est lui qui a légitimé l’assemblée générale extraordinaire de Sikasso et a osé dire après qu’il n’avait pas bien compris la sentence rendue le 4 octobre 2016. Et c’est cette assise illégale qui a compliqué davantage la crise du football malien. Si Veron tente de mettre à exécution sa menace, on va l’attaquer devant la Commission de discipline de la FIFA, voire devant le Tribunal Arbitral du Sport», a prévenu Moussa Konaté, président du Club Olympique de Bamako.
«La FIFA est responsable de la non tenue du championnat»
Quant à l’ancien trésorier de la Fémafoot, Yéli Sissoko, il a battu en brèche les allégations de Veron Monsengo-Omba : «nous ne comprenons pas l’intérêt de cette visite de l’émissaire de la FIFA. Les allégations de Veron ne tiennent pas du tout. Dans un premier temps, il évoque un sabotage de la prochaine assemblée générale. Pourtant, il n’y avait aucun problème dans l’organisation de cette assemblée. Les choses se déroulent normalement. Le CONOR a pris des dispositions comme il se doit, il n’y a aucun problème à notre connaissance qui va dans le sens d’une perturbation de ladite assemblée», a-t-il affirmé.
Puis de poursuivre : «d’un autre côté, il parle de la non-tenue du championnat. Si le championnat n’a pas pu démarrer, c’est la faute à la FIFA et à l’ancien ministre des Sports, qui ont imposé 23 clubs au lieu de 16. La FIFA, qui s’était même engagée à financer la compétition, n’a jusque-là pas honoré son engagement. Le temps imparti (20 jours) était très court pour tenir un championnat. La FIFA ne peut donc pas venir nous accuser et dire que les acteurs sont de mauvaise foi alors qu’elle même n’a pas tenu ses engagements».
En ce qui concerne la menace de suspension, Yéli Sissoko a été très clair : «je ne comprends pas sur quelle base la FIFA va suspendre le Mali. Sur le plan légal, elle n’a aucun moyen de suspendre le Mali. Elle ne peut pas parler d’absence de championnat. Il faut qu’on arrête de dramatiser les choses et de mettre une psychose sur nos joueurs et la population», a-t-il expliqué.
Absence de moyen légal pour suspendre le Mali
Les propos de Yéli Sissoko ont été appuyés par le Secrétaire général de la ligue de football de Tombouctou, Abba Mahamane : «le CONOR s’était engagé à appliquer la sentence du TAS. Mais il a été bloqué. La FIFA a sa part dans la crise du football malien. Elle a toujours mal cerné le problème. Et la visite de Veron Monsengo-Omba a engendré un lynchage médiatique qui inquiète nos footballeurs. Sinon, sur le plan légal aussi bien que sportif, la FIFA n’a aucun moyen de suspendre notre pays», a-t-il assuré.
Rappelons que l’avenir du football malien va dépendre de la prochaine Assemblée générale ordinaire, prévue le 15 juin, au Stade du 26 mars. Elle doit répondre aux injonctions du Tribunal Arbitral du Sport (TAS).
E.T.
Source: Le Reporter