Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian était attendu ce mercredi à Abidjan en Côte d’Ivoire. Il se rendra ensuite, du 18 au 19 octobre, au Burkina Faso. L’objectif de ce déplacement est de parler du renforcement de la coopération en matière d’éducation et de développement, mais aussi de la question sécuritaire.
Jean-Yves Le Drian doit rester deux jours à Abidjan. Il y rencontrera le président Alassane Ouattara avant d’assister à une présentation détaillée avec le ministre ivoirien de la Défense, Hamed Bakayoko, de l’école du contre-terrorisme qui s’installe en périphérie de la capitale économique du pays. Le projet a été lancé l’an dernier lors du sommet Union africaine-Union européenne. L’académie est présentée comme une école d’excellence au profit des Ivoiriens, mais aussi des différents pays de la région et même au-delà.
L’idée étant d’accueillir l’ensemble des acteurs concernés par la lutte antiterroriste : les armées, mais aussi les forces de sécurités intérieures, police et gendarmerie, les préfets de région, ou encore les juges. Il s’agit de trouver des réponses adaptées au radicalisme violent. Au-delà de l’analyse de la menace, un centre d’entraînement au contre-terrorisme et libération d’otage (CTLO) sortira de terre afin d’être opérationnel avant la fin de « l’année 2019 », indique-t-on de source diplomatique.
Déplacement au Burkina Faso
Ensuite, Jean-Yves Le Drian se rendra au Burkina Faso, jeudi et vendredi, avec, là encore, une dimension sécuritaire importante. Car si le pays est confronté à une rébellion dans le Soum, au Nord, des signes inquiétants apparaissent à présent dans l’Est, avec plusieurs attaques visant notamment les forces de sécurité. Implantation de nouveau groupe terroriste, manipulation sur fond de conflits communautaires, replis d’EI pour le Grand Sahara qui opérerait jusqu’alors bien plus au Nord ? A Paris on s’interroge. Il faut voir ce que les autorités burkinabè attendent de la France, Jean-Yves Le Drian viendra faire des propositions pour renforcer l’offre en matière de sécurité.
A Ouagadougou, il s’entretiendra avec le président Christian Kaboré. Barkhane participe régulièrement à la mise à niveau des bataillons burkinabè engagés dans la Force conjointe du G5 Sahel à partir d’une petite base située à 100 kilomètres de la frontière malienne. Faudra-t-il aller plus loin et envisager une présence permanente pour mieux résister à la menace ? « Avoir des résultats au Mali pour voir la situation sécuritaire se dégrader au Burkina » ne serait pas satisfaisant, laisse-t-on entendre à Paris.