Le gouvernement burkinabè affirme avoir tué 146 djihadistes dans le nord du pays cette semaine, mais Human Rights Watch (HRW) affirme que certains des morts sont des civils. L’armée serait également impliquée dans des dizaines d’exécutions extrajudiciaires dans la même région.
L’organisation internationale des droits de l’homme a déclaré quelque uns des de près de 150 hommes tués étaient des civils innocents qui ont été retirés de chez eux et exécutés devant leurs familles.
« Il est tout à fait possible que bon nombre de ceux que l’armée prétend être des terroristes soient en fait des civils ou des suspects qui ont été tués illégalement », a déclaré Corinne Dufka, directrice de la région du Sahel à Human Rights Watch. « J’ai parlé à quelques personnes connaissant les incidents. L’une d’entre elles a raconté avoir parlé à des femmes qui pleuraient, racontant que leurs maris avaient été pris de leur domicile et tués devant elles. »
L’armée burkinabè n’a pas répondu aux demandes de commentaires sur les allégations.
Le commandant de l’armée burkinabè a rapporté jeudi que des terroristes avaient tué cinq membres des forces de sécurité et en avaient blessé trois autres en représailles de l’opération de contre-terrorisme de cette semaine.
Plus tôt cette semaine, les dirigeants des forces dites G5 du Sahel se sont rencontrés pour discuter des efforts régionaux visant à lutter contre les militants islamistes dans la région. Le groupe comprend le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger.
Le président du Burkina Faso, Roch Marc Kaboré, a déclaré que le groupe renforcerait et accélérerait les efforts lancés en octobre avec le soutien de la France et des États-Unis.
Alors que les attaques terroristes se multiplient au Burkina Faso (il y en a plus de 200 depuis 2015), l’armée est accusée d’avoir commis des atteintes aux droits humains au nom de la lutte contre les terroristes.
« La population locale a toujours été décrite comme étant prise entre le marteau et l’enclume, craignant l’armée et les islamistes, voulant vivre en paix, mais se sentant blâmée par l’armée pour sa collaboration avec les islamistes. Mais quand les islamistes arrivent en ville, ils se sentent obligés de leur vendre des biens « , a ajouté Dufka.
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