Le Président de la République du Mali son Excellence Ibrahima Boubacar Keïta lors de la cérémonie d’investiture a martelé fort cette fameuse phrase : « plus jamais personne ne sera au-dessus de la loi ». Ce fil conducteur en avant-première pour l’exercice de son pouvoir a ravi plus d’un compatriote. Au-delà il devrait autant prévaloir pour les organisations et associations au Mali. Aujourd’hui cette conception se trouve entachée par le comportement d’une minorité de membres du bureau avide de s’accaparer d’un pouvoir qui ne leur revient pas. A défaut notre pays roule à grande vitesse sur deux poids et deux mesures.
Le bureau actuel du CNJ est hors la loi depuis plus de trois mois, plus précisément depuis 15 juin 2017. Du jour où le président démissionnaire Mohamed Salia Touré est passé à l’acte pour rendre le tablier, ses collègues restés au bureau auraient dû provoquer un congrès extraordinaire pour désigner son successeur. Malheureusement tel est loin d’être le cas. Souleymane Satigui Sidibé dit Zoto vice-président de l’instance dirigeante se croyant tout permis mène sa vie comme si de rien n’était. Guidé par le sens de l’appropriation permanente du pouvoir, il fait diversion. Au lieu de s’atteler à la préparation d’un congrès extraordinaire pour désigner un nouveau président du CNJ, sa stratégie ne se limite qu’à se maintenir à tout prix à la tête du CNJ. Pourtant aucune loi ne l’autorise à s’éterniser à la tête du CNJ. Sa légitimité à ce poste ne repose sur rien hormis la jouissance d’un pouvoir qui ne lui revient pas. L’heure semble arriver qu’il arrête la recréation et le cinéma qui n’a que trop durée. Aujourd’hui, l’avenir du CNJ parait sombre.
Comment le CNJ censé être l’organe suprême des organisations de jeunesse au Mali peut-il mener sa mission dans la confusion ? On est donc en droit de se demander qu’est ce qui empêche le ministre chargé de la jeunesse et de l’action citoyenne de passer à l’offensive pour arrêter l’hémorragie. La jeunesse malienne a plus que jamais besoin d’avoir des repères dans un pays au bord de l’égarement.
Abdoulaye Eros Sissoko
Source: Le Républicain