Communément appelée « yougou-yougou » en bambara, la friperie est importée au Mali depuis les années 70 à l’intention des personnes à faible revenu. Ces produits de seconde main viennent des États-Unis, d’Europe ou d’Asie.
Le volume des importations est en nette progression au Mali. Les produits de friperie sont exposés dans lesmarchés, notamment le « worokourou » et au marché de Médine (Sougounikoura), ou dans les quartiers périphériques. Les Bamakois connaissent tous Hadja Mouye Sanogo, dite Tantie Solde, qui a fait fortune dans la vente de draps au Grand marché de Médina Coura. Aujourd’hui, le marché a grossi et parmi les importateurs on retrouve de plus en plus d’étrangers. Ahmed est un commerçant marocain qui y possède deux grandes boutiques de friperie dénommées « BNF », où on trouve de tout : robes, pantalons, vestes, etc.
Selon les commerçants, le prix de la balle de vêtements qui représente l’unité d’achat et de revente des grossistes varie selon le type et la provenance. Ainsi, une balle de robes coûtent 80 000 francs CFA, tandis que les vestes peuvent aller jusqu’à 140 000 ou 170 000 francs CFA la balle. Les pantalons en jean sont entre 75 000 et 80 000 francs CFA la balle et ceux en tissus entre 120 000 et 125 000 francs CFA. Les chemises à manches courtes sont vendues aux alentours de 120 000 francs CFA quand celles avec col et à manches longues vont de 160 000 à 170 000 francs CFA. « Pour bien gagner avec la fripe, l’idéal est de s’installer dans un lieu où il y a beaucoup de passage », affirme Karim Traoré, revendeur. Les gains peuvent atteindre 100% de la valeur investie, confie un autre revendeur.
Si autrefois les produits de friperie étaient réservés aux plus désargentés, aujourd’hui la clientèle s’est élargie. Les prix, très variables, sont à la portée de toutes les bourses et les acheteurs sont unanimes sur la qualité de ces produits qui résistent mieux à l’usure que ceux en provenance d’Asie. La question sanitaire se pose cependant, quand on sait que certains vendent même des sous–vêtements de seconde main. Une préoccupation qui a poussé un pays comme le Rwanda à surtaxer la friperie afin, d’une part, de protéger la population et, d’autre part, de booster les manufactures locales. Au Mali, au contraire, les commerçants plaident pour une réduction des taxes et impôts pour aider les milliers de commerçants qui en vivent.
Source: journaldumali
