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Le 1er vice-président des FARE anka wuli, Souleymane Koné : « IBK et les promoteurs de sa candidature ont trompé les Maliens sur du faux »

L’actualité du sulfureux dossier de l’achat de l’avion présidentiel et des contrats d’équipements militaires, les préparatifs des prochaines élections communales et régionales, l’orientation politique des FARE au sein de l’opposition, les démissions dans les rangs de ce parti. Le 1er vice-président des Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (FARE Anka Wuli), Souleymane Koné dit tout dans cet entretien. Selon lui, le peuple malien est floué par les nouveaux dirigeants du pays.

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Pour Souleymane Koné, faire la politique autrement c’est réhabiliter la politique et l’homme politique, crédibiliser aux yeux du citoyen l’engagement politique. Dans ce sens,  la situation actuelle du Mali commande, à le croire, une remise à plat des perspectives qu’offre notre classe politique à court, moyen et long terme…

 

A la question de savoir comment les FARE préparent les prochaines élections communales et régionales, le 1er vice-président du parti du baobab estime qu’il n’y a qu’une seule façon de préparer les élections, «c’est le travail politique sur le terrain. Mais ce travail même ne servira à rien si les conditions de transparence des élections ne sont pas établies». Avant d’ajouter : «Nous devrions nous assurer  que les conditions de tenir les élections en question seront réunies et que le gouvernement, par ailleurs, travaille dans ce  sens avec tous les acteurs concernés. Car les Maliens ne pourront plus se satisfaire d’élections bâclées comme nous l’avons vécu lors de la présidentielle 2013».

 

Concernant les derniers développements de l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel et des contrats d’équipements militaires, notre interlocuteur dira qu’il y a un aspect réconfortant et un autre totalement déprimant. Pour l’aspect réconfortant, dira-t-il, il faut noter et souligner la très bonne qualité technique des rapports présentés par la Cour suprême et le Bureau du Vérificateur Général. Ces rapports témoignent, selon M. Koné, des capacités des agents de notre administration, que le Premier ministre actuel s’épuise à discréditer.

«On est dans la déprime, lorsqu’on constate la volonté manifeste de piller le pays sous le couvert du mensonge érigé en mode de gouvernement. Que n’a-t-on pas dit devant la représentation nationale  sur l’achat de cet avion présidentiel.  A l’arrivée, non seulement l’argent public est dépensé et continue à l’être dans cet avion, mais aucune preuve ne vient démontrer que celui-ci appartient au Mali. La nation est flouée sur tous les plans», a-t-il déclaré.

Et Souleymane Koné d’ajouter qu’en ce qui concerne la mauvaise gestion avérée des ressources allouées à l’équipement de l’armée longtemps dénoncée par l’opposition démocratique et républicaine et  aujourd’hui épinglée par les audits au niveau national et par nos partenaires techniques et financiers au rang desquels le Fonds monétaire international, «l’immoralité se le dispute au gangstérisme au sommet de l’Etat….»  Pour le vice-président des FARE, au total c’est la crédibilité du pays qui a disparu auprès de ses partenaires. «Nous sommes une nation humiliée par ses dirigeants», fulmine-t-il.

 

A la question de savoir quels rapports le parti FARE entretient aujourd’hui avec Zoumana Mory Coulibaly et ses amis démissionnaires, notre interlocuteur sera reservé : «La personne que vous nommez et ses amis n’ont pas de relations avec le parti FARE depuis le Congrès du 15 et 16 mars 2014».

 

Concernant la pluralité de l’opposition dont parlait récemment le président des FARE, l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, Souleymane Koné explique que ceux qui se ressemblent vraiment s’assemblent, autour de valeurs éthiques et morales. En  arrivant à le faire, poursuit-il, on ne va pas redécouvrir la roue évidemment. «Mais c’est un préalable  à la clarification du paysage politique. Nous concevons l’unité de l’opposition en termes d’unité d’action sur des questions précises, sur des modalités à convenir, mais il y a aucune unité structurelle possible  entre tous les partis de l’opposition. Cela serait d’ailleurs absurde étant donné la diversité des options idéologiques. Les FARE se réclament de la social-démocratie, son objectif est de faire que les partis de l’opposition qui se réclament de la gauche démocratique et républicaine se retrouvent. C’est pourquoi le  parti travaille à  l’émergence d’un nouveau pôle politique de la gauche démocratique  et républicaine. Unir les forces de progrès et donner confiance à tous ceux qui luttent et qui doivent avoir confiance en leur pouvoir collectif telle est notre démarche».

 

A la question de savoir comment il explique le fait que de six députés, les FARE se retrouvent avec un seul, qui, lui aussi, a failli claquer la porte pour aller à la CODEM, Souleymane Koné pointe un doigt accusateur vers des adversaires politiques.

 

«Le député de Bougouni, l’honorable Bakary Woyo Doumbia, est membre à part entière de la direction du parti FARE, qui a été victime de débauchage, parce que l’objectif de certains acteurs de la classe politique est de nous affaiblir. Mais, au-delà des FARE, il convient de s’interroger  sur le phénomène de la transhumance dans notre système politique», a-t-il déclaré.

Pour conclure, le vice-président des FARE a souligné que «le président IBK et les promoteurs de sa candidature ont trompé les Maliens sur du faux. Visiblement sa candidature n’était soutenue par aucune vision du Mali. Le slogan  » le Mali d’abord, pour l’honneur des Maliens » n’était qu’une cinquième copie de « D’abord la France » tiré des sites web des succursales du Front  national français. Ce slogan loin d’être une quête d’identité nationale se révèle être un véritable enfermement, un engluement dans la violence d’une gestion familiale et crapuleuse  du pouvoir. On est révolté. On ne pouvait s’attendre à ce que le Mali, sortant péniblement du cauchemar terroriste, se réveille dans les bras d’un pouvoir aussi bruyant qu’inefficace». Avant de rappeler au président de la République ces mots du philosophe: « Ne vous souciez pas d’être meilleur que vos contemporains ou vos prédécesseurs, essayez d’être meilleur que vous-mêmes ».

Bruno D SEGBEDJI

SOURCE: L’Indépendant  du   10 nov 2014.
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