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Laxisme ou amateurisme à la clinique Luxembourg ? : une malade qui se présente pour soigner une allergie à un médicament de paludisme reçoit 44 ordonnances de 11 différents médecins et meurt empoisonnée du sang

Quand feue Madame Diaby Maïmouna Soumaré se présentait ce mardi 10 juin 2014 à la clinique Luxembourg, elle ne souffrait que de démangeaison, provoquée par une allergie à un médicament de traitement du paludisme. Car, elle est arrivée sans problème à bord d’une voiture qui a été garée dans le parking et a marché pour se présenter au médecin. C’est à la clinique qu’elle va tomber gravement malade et pour cause. Des disciples d’Hippocrate qui ont brillé dans le cas d’espèce par leur amateurisme, sans se parler quand bien ils travaillent sous le même toit, ont traité tout, au prime abord, sauf la démangeaison. En deux semaines, onze médecins, chacun de son côté, ont battu le record de prescription d’ordonnances. Quarante quatre au total qui ont eu pour effet selon les parents de la défunte, d’empoisonner le sang de la pauvre qui va mourir dans des conditions atroces. Voici la longue liste des médicaments prescrits et les noms de leur prescripteur.

 

 

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Le décès de Madame Diaby Maïmouna Soumaré va connaître une suite judiciaire. C’est en tout cas la réplique que sa sœur Amina Soumaré, présidente de la Fondation du Mali entend apporter à ce qu’elle qualifie de « négligence» après son décès provoqué selon elle, par les médecins. Son avocat Maître N’Daou et l’Huissier, Monsieur Sogoba sont en train de constituer le dossier.

Dans sa profession, le médecin n’a pas une obligation de résultat. Autrement, il n’est pas obligé de guérir son patient, mais au moins il doit utiliser tous les moyens à sa disposition pour le soigner.  A la clinique Luxembourg avait-on besoin de beaucoup de moyens pour soigner rien qu’une démangeaison ? Feue Madame Diaby soignait un paludisme. Un médicament dont elle est allergique lui a été prescrit. Ceci a provoqué une démangeaison.

En Bambara, on dira qu’elle souffre de « Kaliabonbo ». Son corps et son visage s’étaient enflés. Quand elle se présentait ce mardi 10 juin 2014 à la clinique Luxembourg, c’était pour arrêter cette démangeaison, pas plus. Curieusement, malgré les explications qu’elle a fournies, jusqu’au sixième jour de son arrivée, aucun médicament pour calmer le mal dont elle souffre ne lui avait été prescrit, encore moins administré, a constaté Madame Amina Soumaré. Il faut attendre le lundi 16 juin pour que le Docteur Aïssata Samaké, dermatologue (voir liste) daigne lui prescrire deux flacons de poloramine, un médicament contre l’allergie. Mais auparavant, la malade avait été bombardée d’ordonnances avec toutes sortes de médicaments.

Du 10 au 25 juin, onze différents médecins, tous travaillant sous le même toit, sans se parler lui avaient prescrit quarante et quatre ordonnances. Or, la pauvre était diabétique depuis trente ans. Elle faisait un traitement normal et régulier de cette maladie, de sorte qu’elle vivait bien sa vie, malgré cette pathologie.  De l’avis d’un professionnel, un vrai, quand un patient fait une allergie, plusieurs solutions s’offrent au médecin. Il peut faire une injection au malade pour arrêter le mal. Il peut également procéder à un lavage de son estomac. Recours peut être fait aussi à une transfusion sanguine.

Ce sont autant de solutions. Mais peut-on administrer à un patient qui souffre de diarrhée un médicament qui le purge encore ? Les Docteurs Coulibaly Alhoussene (Médecine) ; Djigui Keita (Rhumatologue) ; Aïssata Samaké (Dermatologue) ; Bagayoko Brehima (Cardiologue) ; Kané (Cardiologue) ; Semega (Réanimation) ; Coulibaly (Réanimation) ; Soumaré (Médecin interne) ; Dabo Aminata (Médecine) et Tounkra (P.O Réanimation) sont allés chacun de sa plume pour prescrire des ordonnances. Le médicament soigne, il est vrai mais il est aussi du poison et c’est ce qui est très probablement arrivé à Madame Diaby, à en croire ses parents éplorés. Elle en a succombé à 59 ans le mercredi 25 juin dernier  à Luxembourg car, après seize jours,  son corps n’a pas pu évacuer le produit  assimilé dans son organisme,  ce qui a provoqué une  détérioration de sa santé. Elle laisse dernière elle 21 orphelins et 6 petits enfants inconsolables.  Selon ses parents, son sang infecté a contaminé tour à tour d’autres organes : poumons, estomac, foi, peau. Sur son certificat de décès, il est mentionné qu’elle est décédée des suites d’affection médicale.

Sans préciser qu’elle est morte suite à une infection généralisée de son sang car, c’est de cela qu’il s’agit aux dires de Madame Amina, Madame Diaby a eu le sang empoisonné par une over dose de médicaments. Les ordonnances avec les cachets des noms des médecins prescripteurs de même que les médicaments prescrits sont disponibles au siège de la Fondation du Mali.

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