L’homme politique malien n’est pas assez responsable. En général, nous responsables politiques n’ont jamais eu le courage de dire ce qui se passe réellement dans le pays, où par rapport à un sujet donné. Nous faisons toujours semblant de concilier des choses qu’on ne peut pas concilier. Tel semble être le cas de l’Association IRGANDA créée en mai 2017, le jour de la première visite d’Emmanuel MACRON aux forces françaises de « Barkhane » stationnées à Gao. C’est l’échec du COREN qui a amené les responsables Songhoï à se retrouver pour la 2ème fois afin de créer une seconde association du nom d’IRGANDA. Cette initiative, même si elle est belle, a manqué sa bonne date de naissance. Elle devrait se faire entendre avant le début des négociations d’Alger. Malheureusement c’est après avoir laissé l’initiative aux rebelles touaregs, qu’elle se réveille et insiste sur l’accélération de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger. Nous savons qu’une partie du contenu de l’accord est inapplicable. Ces points de l’accord nous amènent directement à un fédéralisme, et à la création de deux forces légitimes dans le pays, dont une au sud et l’autre au nord constituée en majorité des rebelles touareg.
Le gouvernement du président Modibo KEITA avait tenté de faire administrer toutes les régions du nord par d’abord des noirs, histoire de punir les touaregs qui ont voulu faire sécession. C’est la raison pour laquelle il a placé à la tête de l’assemblée nationale Mahamane Alassane Haidara avec comme Ier vice président Yacouba Maiga de Tassiga. Le représentant de Bourem à l’assemblée nationale était Alassane Tourga Touré, Abdoulaye Maiga magma était le député de Kidal. C’est suite à la création de l’Udpm en 1979 que les notables touaregs ont été réhabilités. C’est bel et bien le président Moussa Traoré qui a permis le retour des hommes bleus sur la scène nationale. Il a fallu les incidents de Gao pour arrêter ce projet. L’ethnie Songhoï est la plus instruite au Mali. Elle comporte de grands cadres dans l’administration. Elle a un poids considérable dans la gestion du pays depuis l’indépendance. A ce titre, elle devrait être la plus courageuse pour dénoncer les tares des différents régimes depuis l’avènement de la démocratie. Dire aujourd’hui quenous consacrons notre dignité dans la défense du terroir, soit nous périssons est une détermination qui vient avec trop de retard. Elle devrait se faire sentir avant et pendant les négociations d’Alger d’octobre 2014 à mars 2015. Mais quelque part le courage leur a manqué concernant la critique de la gouvernance actuelle. Cela est-il dû au fait que leur beau-fils ou beau-frère est aujourd’hui à la tête de l’Etat ?
Mais lorsque la réalité ne se conforme pas au rôle que doit se donner l’Etat, il n’y a plus de choix entre un homme et l’Etat. L’insécurité dans les régions du nord a repris du poil de la tête et du terrain. L’avenir du Mali en tant que République dépend de la détermination du peuple y compris IRGANDA.
Seydou DIARRA
Par Le Carréfour