“Cette décision est liée à la transition politique en cours au Mali. Elle “sera réévaluée dans les prochains jours”.
Ce sont là des propos de la ministre française des armées.
Question : le Mali est-il sous protectorat français ?
Y a-t-il vraiment un accord clair qui régit le déploiement des forces françaises au Mali ?
C’est la France seule qui décide de ce qu’elle fait au pays de Soundiata Keita ?
Cette attitude de Paris n’est pas que de la mauvaise plaisanterie contre le peuple malien mais une insulte à l’égard de tous les peuples du fameux G5 Sahel, le Niger compris !
Ainsi les forces françaises ont droit de se balader comme elles veulent au Sahel, tuer qui elles veulent, armer qui elles veulent, miner les terrains qu’elles choisiront, saboter ce qu’elles veulent… et personne n’a droit à dire quoi que ce soit !
Pas d’opérations conjointes avec les forces maliennes mais les forces françaises restent au Mali ? Pour faire quoi ?
Quelle arrogance !
À présent les choses sont claires même pour ceux qui sont indulgents, que dis-je, même pour les collabos sahéliens, soutiens indéfectibles du néocolonialisme français dans notre sous-région. Tant que Bah N’Daw et Moctar Ouane étaient aux commandes de l’État malien, à la satisfaction de Paris pour faire du IBK sans IBK, le Mali se porte bien.
Ceux qui ont cru ou qui croient avec stupidité que la France est au Sahel pour combattre le terrorisme vont ramasser la honte car les circonstances sont entrain d’obliger Macron à manœuvrer à visage découvert.
Hypocritement, Paris “justifie” son arrogance comme une réponse aux velléités de Goïta et ses camarades de négocier avec ceux-là, des maliens, que Macron qualifie de “terroristes”.
La guerre totale ! Ad aeternam ! Voilà ce que veut la France pour maintenir ses forces d’occupation au Sahel pendant au moins 30 ans selon les dires du Gl François Lecointre, chef d’état-major des armées.
En attendant, le colonel Goïta sera investi président de la transition le lundi prochain. À la suite, Choguel Maïga sera certainement nommé premier ministre. Ils sauront la bonne réponse à donner à Macron qui, malgré la chute d’IBK s’entête à considérer le Mali comme un département français.
Les peuples du Sahel sont ainsi avertis : le combat contre le néocolonialisme français sera âpre. De la synergie qu’ils peuvent créer dans le cadre de ce combat, dépendra leur victoire.
Pour l’heure, Paris met la pression et avec arrogance sur Goïta et le peuple malien.
Aux autres peuples sahéliens de déterminer les appuis qu’ils peuvent apporter au peuple frère du Mali dans sa lutte pour l’affirmation de sa souveraineté.
Ibrahim HAMIDOU
JOURNALISTE ET ANALYSTE POLITIQUE
Niamey
Niger
Source: Journal l’Aube- Mali