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«L’arrivée de casques bleus algériens au Nord Mali ne peut être qu’une valeur ajoutée»

« Le Niger peut être un acteur clé à côté de l’Algérie pour faire avancer le processus de pacification », assure le chargé des relations extérieures du Mouvement Arabe de l’Azawad

Mohamed Elmaouloud Ramadane est chargé des relations extérieures du Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA) et porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), la coalition politique et militaire des groupes du Nord Mali.
Les populations du Nord du Mali ont manifesté le 6 avril, neuf ans après la déclaration d’indépendance de l’Azawad. Le sentiment indépendantiste est-il toujours présent malgré l’application de l’Accord de paix d’Alger ?
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Comme vous l’avez constaté, beaucoup de jeunes et de femmes ont manifesté, de leur propre initiative, dans les différentes régions du nord du Mali pour commémorer la date du 6 avril. La nature a horreur de vide comme on a coutume de le dire. Leur mécontentement est dû au retard considérable pris dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation qui, malgré de nombreuses promesses et l’espoir suscité chez les populations, demeure sans résultats visibles sur le terrain.
Pourquoi son application tarde à se concrétiser ?
S’il faut chercher une explication, elle n’est autre que la mauvaise volonté politique du régime déchu [NDLR : du président Ibrahim Boubacar Keïta]. Durant les cinq ans qui ont suivi la signature de l’accord, l’ex gouvernement n’a eu aucune intention de l’appliquer et a toujours préféré les manœuvres dilatoires. La communauté internationale n’a pas, non plus, joué pleinement son rôle de garant de cet accord. Maintenant que l’ancien régime est parti, nous fondons un énorme espoir sur le gouvernement de transition. Il doit placer la mise en œuvre de l’accord au centre de ses priorités. Il faut essayer de rattraper le retard pris dans son application. De son côté, la Coordination des mouvements de l’Azawad réitère aux autorités maliennes sa disponibilité et son accompagnement pour amener ce processus de paix à bon terme.
Que pense la CMA de la récente déclaration du président du Niger qui appelle à dépasser l’Accord d’Alger ?
Nous sommes tout à fait d’accord avec le président Mohamed Bazoum. Il est temps d’achever l’application de ces accords et de gagner du temps pour régler d’autres problèmes qui surgissent au jour le jour comme les conflits intercommunautaires et l’insécurité au centre du pays. Nous avons beaucoup des défis à relever, particulièrement la refondation de l’Etat et de ses institutions. Nous devons les affronter dans l’unité pour sauver notre pays.
Comment la CMA perçoit-elle une éventuelle arrivée de casques bleus algériens au nord Mali ?
L’Algérie est un pays voisin avec lequel nous partageons une longue histoire, des échanges économiques et culturels. Nous avons plusieurs communautés qui sont présentes des deux côtés de la frontière, certains ayant même la double nationalité. La situation en Algérie a toujours eu beaucoup d’influence sur le nord Mali. Une arrivée de contingents militaires algériens dans la force onusienne ne peut être qu’une valeur ajoutée pour pacifier la région. La diplomatie algérienne est un acteur incontournable dans la sous-région. Elle connaît bien la situation sur le terrain ainsi que tous ses acteurs.
Le Niger doit-il aussi s’impliquer dans la médiation aux côtés de l’Algérie ?
Pourquoi pas ? Toutes les bonnes volontés, qui peuvent aider les Maliens à dépasser ce stade de gel du processus de paix sont les bienvenues. Le Niger a dorénavant à sa tête un chef de l’Etat qui est un fin connaisseur des problématiques du Mali dans toute leur complexité. Il peut être un acteur clé à côté de l’Algérie pour faire avancer le processus de pacification.
Quelles sont les dispositions à revoir dans l’Accord d’Alger ?
Pour nous, il est d’abord important d’appliquer ses dispositions tels que la régionalisation, la reconstitution de l’armée, le développement économique du nord Mali… Il faut éviter à tout prix de revoir une disposition particulière car cela peut nous conduire à une nouvelle période d’incertitude. La meilleure option est qu’en cas d’obstacle, nous nous mettions ensemble autour d’une table pour trouver des solutions comme cela a toujours prévalu par le passé.

Source :  L’Opinion

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