Malgré les pressions turques et les mises en garde internationales, l’armée syrienne et ses alliés poursuivent leur offensive dans les provinces d’Idleb et de Hama. La journée de mercredi était la plus violente depuis le début de l’offensive des troupes de Damas le 30 avril, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
Avec notre correspondant à Beyrouth,Paul Khalifeh
L’armée syrienne et ses alliés ont poursuivi ce mercredi 15 mai leur progression au nord de Hama et au sud d’Idleb, après un intense pilonnage à l’artillerie et des raides aériens auxquels ont pris part des avions russes.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme a estimé que mercredi était la journée la plus violente depuis le début de l’offensive, il y a deux semaines, dénombrant le tir de 400 roquettes, de centaines d’obus et de nombreux raids aériens.
Après ce déluge de feu, les troupes gouvernementales syriennes ont enfoncé les lignes de défense des jihadistes, prenant trois nouvelles localités au nord de Hama.
Cette avancée les place aux pieds du massif montagneux de Jabal al-Zawiya, à Idleb, l’un des premiers fiefs de l’insurrection qui a éclaté en Syrie en 2011.
Les combats se sont déroulés à proximité de l’armée turque, qui déploie des postes d’observation sur ce qui était censé être une zone démilitarisée, conformément à l’accord de trêve conclu entre Moscou et Ankara en septembre dernier.
Depuis le début de l’offensive de l’armée syrienne, avec l’appui de l’aviation russe, le 30 avril, l’Observatoire des droits de l’homme a établi un bilan de 435 morts, dont 150 civils.
■ Témoignage : Fadi Al Maari, militant de l’opposition syrienne contacté dans la province d’Idleb
« Les avions et les hélicoptères de combat ne quittent plus le ciel d’Idleb. Leurs bombardements sont incessants. Les raids aériens ont causé des carnages dans deux villages près d’Idleb. Entre les frappes aériennes et les combats au sol c’est une machine de guerre destructrice qui est en action.
Tout est dévasté dans cette tentative du régime de reprendre les zones contrôlées par les groupes insurgés présents ici.
Mais le plus alarmant reste la situation humanitaire. C’est catastrophique. Nous assistons à un important mouvement de déplacement de populations.
Plus d’un million de personnes ont quitté les régions de Hama et d’Idleb où se déroulent de violentes batailles, pour se réfugier dans le nord du pays, près de la frontière entre la Syrie et la Turquie. »
RFI