Les enfants en situation de handicap font l’objet de stigmatisation dans la société en général et dans les écoles en particulier.
Pour lutter contre ce phénomène, l’USAID a financé un projet intitulé « Education Inclusive pour les Enfants ayant une Déficience Visuelle dans le Primaire au Mali » à hauteur de 170.000.000 de FCFA. Ce projet sera mis en œuvre par Sightsavers à Bamako, Ségou, Koulikoro et Gao. Il a été officiellement lancé ce lundi 16 octobre à l’UMAV.
Le rapport 2015 de l’UNICEF montre que le taux de fréquentation des écoles primaires au Mali est de 67% pour les garçons et 60% pour les filles. Le taux des Enfants en Situation de Handicap (ESH) est estimé à 15%. Pire, ce rapport révèle que le système éducatif malien manque de capacité pour prendre en charge des Enfants en Situation de Handicap Visuel (ESHV). Ces constats amers seront bientôt un mauvais souvenir au Mali. Grâce à ce projet pilote qui prend arme contre la non-scolarisation et la déscolarisation des ESHV au Mali. Aussi, ce projet accorde une bonne place à la dotation des enseignants en matériels didactiques adéquats. Pour aboutir à une éducation de qualité.
Au total, 252 enfants déficients visuels vont bénéficier ce projet qui durera deux ans. Financé par l’USAID, ce projet expérimental devrait servir de modèle pour inciter d’autres écoles d’aller vers l’Education Inclusive (EI).
Par ailleurs, l’exécuteur du projet, Sightsavers, sera en collaboration avec les autorités compétentes et les organisations concernées pour la sensibilisation des communautés sur le droit des ESHV. Ainsi, la Convention des Nations Unies pour les Droits des PSH (Personnes en Situation de Handicap) stipule en son article 4 de « garantir aux enfants handicapés la pleine jouissance de tous les droits de l’Homme et de toutes les libertés fondamentales, sur la base de l’égalité avec les autres enfants ». Aussi, l’ODD (Objectif du Développement Durable) précise en son article 4 de « assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et de promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ».
De plus, ce projet instaurera des tests de lecture adaptés aux ESHV élaboré par l’Institut VICTAR. Les IFM seront appuyés dans la formation des enseignants sur des modules spécifiques (inclusion, techniques d’enseignement des ESHV, protection de l’enfance). De même, des plaidoiries sur la politique seront effectuées afin d’intégrer le handicap dans les modules des IFM.
Outre, ce projet vient renforcer les efforts de l’UMAV dans l’éducation inclusive. Ainsi, le système existe déjà au second cycle de l’Institut National des Aveugles (INAM). L’intégration dès le primaire dans les classes de 5ème et 6ème ne fait que réconforter l’UMAV dans son combat. Pour le directeur de l’INAM Chaka DIABATE une classe inclusive est possible dès lors que l’enfant sait lire et écrire. Le président de l’UMAV Moumouni DIARRA affirme qu’une école inclusive est nécessaire pour l’inclusion sociale des ESHV. Car, pour lui, l’éducation spéciale a montré ses limites dans la mesure où les ESHV sont confrontés à des difficultés quand à leur intégration sociale après les études.
Pour l’occasion, M. Gregory GARLAND, chargé d’affaires à l’Ambassade des Etats-Unis au Mali, a déclaré « le gouvernement américain a signé la convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, démontrant son attachement aux droits de l’homme et sa détermination à soutenir le développement inclusif. Cette détermination se traduit par la mise en œuvre de programme de développement pour l’inclusion des personnes handicapées ».
Yacouba TRAORE