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Lancement du Plan de Réponse Humanitaire : 263 millions de dollars nécessaires pour la prise en charge des personnes vulnérables au Mali en 2018

Les acteurs évoluant dans l’humanitaire au Mali ont procédé, le mercredi 14 février dernier, au lancement du Plan de Réponse Humanitaire pour le compte de l’année 2018. C’était à l’hôtel Salam. La cérémonie était présidée par Samba A. H. Baby, secrétaire général du Ministère de la Solidarité et de l’Action Humanitaire. Il avait à ses côtés, Mbaranga Gasarabwe, coordonnatrice humanitaire au Mali et Ute Kollies, chef du bureau OCHA-Mali.

En présentant les grandes lignes du plan de réponse humanitaire pour 2018, Ute Kollies, a fait savoir qu’environ  4,1 millions de personnes seront dans le besoin dans toutes les régions du Mali, selon les évaluations de 2017. Les personnes ciblées seront environ 1,56 millions pour une somme de 263 millions de dollars sollicitée. Pour elle,  les 263 millions de dollars demandés, seront utilisés pour appuyer les personnes les plus vulnérables en termes de couverture sanitaire, de logement, de sécurité alimentaire et nutrition, d’éducation, d’hygiène et d’assainissement et de l’eau entre autres.

« Contrairement à 2017,  environ 3.700.000 personnes étaient dans le besoin dont 1.300.000 personnes ont été ciblées avec un montant de 297 millions de dollars. Ce qui explique que la situation se détériore au Mali.  Aussi  l’on constate une légère baisse de demande par rapport à l’année écoulée même si les besoins ont augmenté », a-t-elle expliqué.

D’après elle, le plan de réponse humanitaire de cette année est la continuité des plans précédents. Et il vise à satisfaire les besoins humanitaires nouveaux ou persistants liés à la crise.

« Ce plan comporte trois objectifs stratégiques s’inspirant des grandes lignes des problématiques communes aux pays du Sahel. Il s’agit donc d’apporter une assistance humanitaire aux personnes les plus vulnérables dans le Nord, le Centre et toute autre zone affectée par une crise quelle que soit sa nature, de renforcer l’accès des personnes vulnérables aux services de base, à la protection ainsi qu’aux infrastructures de base et aux services étatiques. Enfin de renforcer également les moyens de subsistance et la capacité de résilience des plus vulnérables ainsi que les préparations aux urgences », a-t-elle souligné. Avant d’ajouter que  les 207.355 enfants ciblés dans les 500 écoles non-fonctionnelles au sein des communes affectées par la crise sécuritaire n’auront pas accès à l’éducation et seront exposés aux risques d’abus et d’exploitation, incluant la mendicité, la violence sexuelle, le mariage précoce, etc.

Pour sa part, Mbaranga Gasarabwe, coordonnatrice humanitaire au Mali dira que le Plan de Réponse Humanitaire est le fruit d’un travail concerté entre le gouvernement, les organisations humanitaires et les donateurs. Pour elle, il s’appuie sur une analyse conjointe et consensuelle des besoins prenant en compte les spécificités régionales ainsi que l’ampleur et la sévérité des besoins dans les différents secteurs de l’assistance.

« L’ampleur des besoins identifiés en 2018 dans les différents secteurs de l’assistance humanitaire montre que malgré nos multiples efforts, beaucoup reste à faire. Toutefois, j’ai la ferme conviction qu’avec le soutien des partenaires techniques et financiers, nous relèverons ensemble les défis humanitaires au Mali et contribuerons à la mise en place des conditions  pour un développement harmonieux dans les zones où vivent les populations vulnérables », a-t-elle déclaré.  Avant d’expliquer qu’en 2018, la communauté humanitaire recherche 263 millions de dollars à travers le plan de réponse humanitaire, soit une baisse de 30 millions de dollars comparativement à 2017. Cette diminution de la requête dit- elle, ne traduit nullement une baisse des besoins humanitaires mais plutôt un focus sur les besoins les plus pressants. Car sur une population de 4,1 millions de personnes, les acteurs humanitaires ciblent 1,5 million de personnes.

« Nous continuons à compter sur les partenaires techniques et financiers pour que les fonds destinés à l’assistance humanitaire soient libérés le plus tôt possible afin que les projets prévus puissent démarrer à temps et que l’impact escompté sur les populations vulnérables soit maximal. Le monde doit cesser d’observer la crise au Mali à travers un prisme uniquement sécuritaire. La crise politico-sécuritaire actuelle vient notamment aggraver des vulnérabilités chroniques inhérentes aux pays du Sahel. Le Mali ne doit pas être oublié », a-t-elle indiqué.

Le représentant du ministreSamba A. H. Baby ,quant à lui, a remercié les représentants du système des Nations Unies pour la mise en place de ce plan de réponse qui est un cadre de planification, de plaidoyer et de mobilisation des ressources en faveur des populations dans le besoin.

D’après lui, le Mali continue à faire face à des défis humanitaires liés à la crise sécuritaire dans certaines de ses parties, aux aléas climatiques occasionnant des épidémies et des inondations saisonnières. En dépit des efforts, le pays enregistre un taux de malnutrition aiguë dépassant le seuil d’urgence fixé par l’OMS. Car les projections des experts du cadre harmonisé indiquent que 4,1 millions de personnes seront en insécurité alimentaire durant la période de soudure en 2018, soit une augmentation d’environ 300.000 personnes comparativement à l’année 2017. Cette situation prévient-il, nécessite une meilleure coordination des actions du gouvernement et des partenaires pour atténuer les souffrances des populations vulnérables et renforcer les initiatives visant à accroitre leur capacité de résilience afin d’amoindrir les risques de crises futures.

«Aujourd’hui, nous nous réjouissons du retour de plus de 400.000personnes déplacées internes et le rapatriement de 63.107déplacés externes. Nous restons déterminés dans la recherche des voies et moyens idoines pour le retour des 42.877personnes déplacées internes et des 130.277réfugiés dans les pays voisins dont le plus grand souhait est de rentrer chez eux dans la paix. Nous devons donc privilégier le travail en équipe entre les acteurs de l’Etat et les partenaires dans le processus de planification, d’exécution et de suivi- évaluation du Plan de Réponse Humanitaire 2018…», a-t-il souligné.

Moussa Sékou Diaby

Source: Tjikan

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