La Bundesbank, la banque centrale allemande, vient d’annoncer avoir rapatrié dans ses coffres l’intégralité de ses réserves d’or conservées en France et une partie de celles aux Etats-Unis. L’opération a débuté en 2013 et se termine avec trois ans d’avance sur le programme qu’elle s’était fixée. Au total l’Allemagne possède 120 milliards d’euros en or massif, c’est la deuxième plus grande réserve en or du monde.
Tous les pays détiennent des réserves d’or. Les Etats-Unis, en tête, possèdent 8000 tonnes d’or, bien à l’abri dans le Kentucky ; la France, 2 400 tonnes, entreposées dans les coffres de la Banque de France. Quant à l’Allemagne, ses 3378 tonnes dormaient jusqu’à présent dans les banques centrales américaine, anglaise et française.
Lors de la Guerre froide, l’Allemagne redoutait une invasion de son voisin soviétique. Par mesure de précaution, elle avait envoyé son stock d’or chez ses alliés. En cas de nécessité, elle pouvait rapidement convertir son or en devises locales. Aujourd’hui, le risque n’est plus et depuis 2013, Berlin a lancé un grand plan de rapatriement de son métal précieux.
Désormais, conformément à son objectif, la moitié de son stock (soit 1710 tonnes d’or) repose dans les coffres de sa propre banque fédérale. Les Etats-Unis en conservent encore 1 236 tonnes et Londres 432 tonnes, mais Paris ne stocke plus d’or allemand.
Un choix que Berlin justifie en raison de l’euro, monnaie commune aux deux pays. En cas de coup dur, il est plus pertinent de pouvoir convertir son or en dollars ou en livres.
Mais faire voyager ces 270 000 lingots en toute sécurité et dans le secret a un coût : la facture du rapatriement s’élève à près de huit millions d’euros.