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Laissez bosser, jugez après

La Transition politique a officiellement démarré ce lundi dans notre pays avec la prise effective de service du Président de la Transition Bah N’DAW et du Premier ministre de la Transition Moctar OUANE. Dans l’angoisse de la décision de la CEDEAO quant à la levée de l’injuste embargo qui plombe depuis plus d’un mois notre économie et impacte durement nos populations, d’aucuns n’ont toujours pas digéré que le destin de la grande nation du Mali n’ait pas rimé avec leur prétention, leur ambition déçue d’être là où le sort a appelé d’autres. Le fondateur de ce journal nous a enseigné que ceux qui livrent la bataille, les vainqueurs de la conquête du pouvoir ne sont pas toujours les langes de la République, nommés dans les postes de responsabilité. Le Mouvement insurrectionnel mené par le M5-RFP pour chasser IBK du pouvoir en est une illustration parfaite. Faut-il pourtant remuer la merde, se vautrer dans les caniveaux pour convaincre que nul n’a de mérite de soi ?

 

En déjouant les pronostics, Bah N’DAW et Moctar OUANE, sans volonté aucune, passent sous les fourches caudines des inconsolables qui estiment qu’ils sont les seuls dignes d’être les régents du nouveau Mali. En moins de 24 heures on a trouvé et établi le lien, à défaut d’être filial, entre Bah N’DAW et Moctar OUANE : ils ont tous servis le défunt « dictateur » Moussa TRAORE, paix à son âme. Donc, ce ne sont pas des hommes nouveaux pour un Mali nouveau !
Au lieu de laisser bosser ceux qui ont été choisis pour conduire cette Transition quitte après à juger, à dénoncer et à pourfendre, s’il le faut, l’action qu’ils mèneront au nom de l’Etat, on a choisi à l’avance le délit de faciès, le crime d’avoir servi hier et de dresser l’échafaud pour une l’inquisition théâtrale. L’acte d’accusation : un vieux rapport poussiéreux et désuet sorti des cartons du Bureau du Vérificateur général (rapport de 2010, et nous sommes en 2020) pour tenter d’accabler le nouveau Premier ministre qui n’a rien demandé et qui n’a jamais été accusé de quoi que ce soit avant cette nomination. Si la loi est toujours la loi dans notre pays sens dessus dessous, quel que soit le crime, il se prescrit en 10 ans. Attention de ne transformer nos cimetières en mines à ciel ouvert à la recherche de pépites contre X ou Y.
Pour la cohésion nationale et le changement que chacun chantonne, il urge qu’on change de méthode et de paradigme quant au Mali que nous voulons. Il est clair qu’il ne se construira pas à travers des CV kilométriques et liftés, la dénonciation gratuite et facile, les règlements de comptes, l’hypertrophie des ambitions qui dans bien des cas ne sont que des prétentions sans aucune base.
Il nous faut ensemble plus que jamais un consensus national et une convergence des idées, projets, programmes, des actions pour sortir notre pays du trou profond dans lequel il est pour le mettre sur la voie du progrès. Nous ne pouvons y parvenir en nous canardant à tout bout de champ.
La bataille du Mali nouveau ne devrait pas être celle des personnes, mais des idées et des actes concrets. Ne déchirons pas les pages de l’histoire, elle balise notre voie ; mais faisons plus le pari sur l’avenir. A bon entendeur salut.

PAR BERTIN DAKOUO

Source : INFO-MATIN

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