Après les accusations de la Turquie, c’est au tour des États-Unis d’Amérique, à travers leur célèbre service de renseignements (CIA), de faire une révélation sur l’implication au plus haut sommet du Royaume saoudien dans l’assassinat, le 2 octobre dernier, du journaliste Jamal Kashoggi au sein du Consulat de l’Arabie saoudite à Istanbul en Turquie.
Cette révélation a été publiée par le quotidien américain Washington Post, le vendredi dernier, avec à l’appui plusieurs sources anonymes au courant des investigations de la CIA. Et elle vient justement contredire les affirmations blanchissantes faites récemment par le Royaume de l’Arabie Saoudite à l’encontre du prince héritier du trône, Mohammed ben Salmane, principal accusé suite aux investigations de la CIA.
Dans cette affaire, la CIA se fonde sur plusieurs sources anonymes dont la principale concerne un appel téléphonique entre le frère du prince héritier, Mohammed ben Salmane, Khalid ben Salmane, qui est aussi ambassadeur de l’Arabie Saoudite aux États-Unis et le journaliste assassiné Jamal Khashoggi. L’Ambassadeur aurait convaincu Jamal Khashoggi de se rendre au Consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul sans peut-être être en marge du plan élaboré de son assassinat.
Le diplomate saoudien Khalid ben Salmane réagit furieusement sur son compte Twitter après cette conclusion de la CIA : « C’est une accusation grave qui ne devrait pas être laissée à des sources anonymes » et ensuite il écrit : « A aucun moment le prince Khalid n’a discuté de quoi que ce soit avec Jamal à propos d’un voyage en Turquie ».
Mais de l’autre côté, le journal new-yorkais, New York Times, indique que des responsables américains ont averti que les agences de renseignements américaine et turque n’avaient pas de preuve évidente liant le puissant prince héritier Mohammed ben Salmane à l’assassinat de M. Khashoggi, mais que l’influence de ce dernier est telle que le meurtre n’aurait pu se produire sans son aval. Si le procureur général saoudien a requis la peine capitale sur cinq des 11 inculpés parmi les 21 suspects, le Trésor américain, quant à lui, a annoncé ce jeudi 15 novembre, des sanctions ciblées contre 17 responsables saoudiens pour leur « responsabilité ou leur complicité » dans le meurtre de Jamal Khashoggi.
ISSA DJIGUIBA
Source: Le Pays