C’est officiel depuis mercredi dernier, à 18h locale : tous les secrétaires généraux de section et sous-section de l’ensemble de la région ont démissionné du PASJ.
La coordination régionale des sections et sous-section était à pied-œuvre, depuis quelques jours, pour « harmoniser » les positions et convenir d’une « date symbolique » pour officialiser ces départs massifs et collectifs des rangs de l’ADEMA parce que, selon des sources proches des frondeurs, le PASJ n’incarne plus « l’espoir » de la région de Kidal.
C’est désormais chose faite à compter de la date du 25 septembre 2013, à 18h, dans la capitale des Ifoghas, donnant le point de départ aux autres défections dans les sections et sous-sections des autres localités de la région de Kidal.
La démission du coordinateur régional du CNID-FYT, le Dr Akori Ag IKNANE, le 24 septembre dernier, est un signe indicateur de cette volonté de Kidal de former « un grand rassemblement » des fils du terroir pour la cause du Mali, nous a confié une source proche des frondeurs.
Mais, à ce stade, rien n’a filtré sur la destination probable des «ex militants » ruchers, ni sur celle du Dr IKNANE.
Néanmoins, selon cette source, ce n’est pas exclu que les uns et les autres rejoignent, avec armes et bagages électoraux, les rangs du RPM (Rassemblement pour le Mali) dont le porte-étendard, Ibrahim Boubacar KEITA alias IBK, a été plébiscité à la tête du pays avec 77,61% des voix contre 22,39% pour son challenger au second tour, Soumaïla CISSE, le 11 août 2013.
La raison, croit-elle savoir, est fort simple : « IBK est un homme de parole. A Kidal, comme pour le reste du Mali, c’est une valeur très importante. Aujourd’hui, nous avons besoin d’un homme de parole pour faire face à la grave crise que notre pays traverse depuis des années. Car, la confiance est la base de tout pour rebâtir un nouveau pays où les principaux engagements seront tenus de part et d’autre, dans la complémentarité et le respect de la différence. Dans ces conditions, l’Etat ne doit pas prendre des engagements qu’il ne peut pas respecter. A ce sujet, nous savons, à Kidal, que IBK n’est pas homme à s’engager pour ensuite se soustraire à ses propres engagements comme nous l’avons connu par le passé récent. Donc, vraiment, nous fondons beaucoup d’espoir sur lui comme le reste de nos compatriotes ».
En tous les cas, c’est un coup dur pour l’ADEMA qui, par calcul politicien, n’a jamais sanctionné ses élus (députés, maires et conseillers municipaux) « déserteurs » en dépit du fait que nombre d’entre eux ont pris des armes contre leur propre pays, à la faveur de la dernière rébellion du MNLA/ANSAR DINE, sans doute par crainte de perdre « les grands électeurs » que sont ces rebelles armés.
Plus grave, ces défections n’augurent rien de bon pour le parti rucher qui est en proie à une rébellion interne après les soubresauts des scrutins présidentiels parce que les militants et les responsables y sont allés en rangs dispersés. En effet, au second tour, le 11 août 2013, le candidat du parti, Dramane DEMBELE, a appelé à voter pour IBK pendant qu’une partie du directoire, dont le 1er vice-président, Ibrahima N’DIAYE dit Iba, invitait à voter pour Soumaïla CISSE dans le cadre d’une alliance pré-électorale au sein du Front uni pour la démocratie et la république (FDR), un regroupement farouchement opposé au putsch du 22 mars 2012 ayant reversé e régime du général ATT.
D’ailleurs, Iba a démissionné, depuis, de l’ADEMA ; alors que le camp Dramane DEMBELE compte privilégier, à la députation, « les listes communes » avec le RPM pour éviter de dégraisser considérablement son embonpoint parlementaire. En effet, le PASJ en dénombre aujourd’hui 53, faisant de lui « la première force parlementaire », suivi de l’URD avec 27 députés sur les 147 que compte l’Assemblée nationale. Mais, Dramane et ses partisans ne désarment pas pour autant puisqu’ils entendent pousser à l’organisation d’un congrès extraordinaire pour prendre les rênes du PASJ.
Par Seydina Oumar DIARRA-SOD
Source: info-matin