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“Le 26 janvier, je n’étais pas à Paris, j’étais en Poitou-Charentes”
POLITIQUE – Vingt-quatre heures après la fin de sa garde à vue et sa mise en examen dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007, Nicolas Sarkozy s’est expliqué, ce jeudi 22 mars, au 20h de TF1. Formellement accusé de “corruption passive”, “financement illégal de campagne électorale” et “recel de fonds publics libyens”, placé sous contrôle judiciaire, l’ancien président de la République y a livré sa version avec fougue et combativité, dénonçant la “monstruosité” des faits qui lui sont reprochés.
Au sujet de Ziad Takieddine, le sulfureux homme d’affaires franco-libanais qui affirme aux enquêteurs l’avoir rencontré à Paris “autour du 27 janvier 2007” pour lui remettre une valise de billets en provenance de Libye, Nicolas Sarkozy a assuré disposer de preuves le disculpant: “Il n’a pas de chance cet escroc, parce que j’ai la preuve que le 27 janvier je n’étais pas à Paris. J’étais en Avignon. Le 28 janvier je n’étais pas à Paris, j’étais en Avignon […], le 26 janvier, je n’étais pas à Paris, j’étais en Poitou-Charentes […] le 25 janvier dans l’après-midi je n’étais pas à Paris, j’étais à Saint-Quentin” a-t-il expliqué.
Mais si le 26 janvier dans l’après-midi, Nicolas Sarkozy tenait bien en meeting à Vivonne en région Poitou-Charentes, rapporte L’Obs, il se trouvait bien à Paris dans la matinée, comme l’a repéré BuzzFeed, puisqu’il y assistait à un hommage à l’Abbé Pierre à Notre-Dame-de-Paris. La présence du ministre de l’Intérieur de l’époque est notamment avérée par les images de la cérémonie diffusées par les journaux télévisés de France 2 du 26 janvier 2007, comme le montre notre montage vidéo.
“Il était bien aux obsèques de l’Abbé Pierre. Ce qu’il a dit, c’est qu’il ne pouvait pas avoir vu Takkiedine, comme celui-ci le laisse entendre, au ministère de l’Intérieur puisqu’il n’y était pas” se justifie l’entourage de Nicolas Sarkozy auprès de BuzzFeed.
À noter que de nombreux témoignages évoquant le versement de sommes d’argent à Nicolas Sarkozy ont fait surface au moment de la rupture entre la France et le régime du colonel Kadhafi en 2011. Ce qui peut accréditer le scénario d’une manipulation du clan Kadhafi visant à punir Nicolas Sarkozy dans son rôle prééminent dans la guerre de Libye. Autre élément à décharge, comme l’a précisé l’ancien président, les témoignages ne concordent pas tous sur le montant des sommes effectivement versées à Nicolas Sarkozy.
Mediapart rappelle néanmoins que certains cadres de la Libye post-Kadhafi, dont l’éphémère chef de l’Etat Mohamed el Megarief, ont confirmé la thèse de ces versements. S’agissant de l’homme d’affaires Ziad Takieddine, principal accusateur dans ce dossier, l’ancien beau-frère par alliance de Mouammar Kadhafi a été condamné à plusieurs reprises pour diffamation. Si Nicolas Sarkozy affirme ne pas l’avoir rencontré depuis 2004, l’enquête judiciaire en cours aurait en revanche confirmé les liens entre Takkiedine et l’entourage de l’ancien président, dont son bras droit Brice Hortefeux.
Par huffingtonpost