La décision a été annoncée ce lundi 02 mai 2022. Les autorités maliennes vont vers une rupture très prochaine des accords de défense avec la France et ses partenaires européens. Cependant, des spécialistes des questions sécuritaires estiment que cette décision « pourrait isoler davantage le Mali des autres pays occidentaux ».
Cette annonce est une nouvelle manifestation de la dégradation des relations entre le Mali et certains de ses alliés dans le combat contre les djihadistes. Ces accords décriés par le gouvernement malien fixent le cadre juridique de la présence dans le pays des forces française « Barkhane » et européenne « Takuba ».
Le gouvernement de transition exige la révision des accords de statut des forces (Status of Force Agreements, ou SOFA) qui fixent le cadre juridique de la présence de ces forces au Mali. Les autorités de transition leur reprochent notamment des « atteintes flagrantes » à la souveraineté nationale.
Le porte-parole du gouvernement dénonce également le traité de coopération en matière de défense conclu en 2014 entre le Mali et la France. Colonel Abdoulaye Maïga a expliqué que « depuis un certain temps, le gouvernement de la République du Mali constate avec regret une détérioration profonde de la coopération militaire avec la France ».
Le ministre de l’administration territoriale a notamment cité « l’attitude unilatérale » de la France lors de la suspension, en juin 2021, des opérations conjointes entre les forces françaises et maliennes. Il regrette aussi l’annonce, en février 2022, « encore sans aucune consultation de la partie malienne », du retrait des forces « Barkhane » et « Takuba ».
« Eu égard à ces insuffisances graves ainsi qu’aux atteintes flagrantes à la souveraineté nationale du Mali, le gouvernement de la République du Mali décide de dénoncer le traité de coopération en matière de défense du 16 juillet 2014 », précisel’officier porte-parole du gouvernement.
« Isoler davantage le Mali »
« Cette situation pourrait isoler davantage le Mali des autres pays occidentaux », regrette le spécialiste des questions sécuritaires Seydina Ali Cissé. Toutefois, il estime que cette décision prise par le gouvernement découle de plusieurs facteurs notamment l’insatisfaction du Mali sur le plan sécuritaire.
Source : Studio Tamani