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La Terre croule sous une montagne de déchets électroniques, l’ONU s’en inquiète

Stockage déchets électroménagers Ploufragan ouest France

L’inflation d’équipements électroniques a son corollaire : la multiplication de déchets générés par les ordinateurs, tablettes et autres téléphones intelligents. D’une durée de vie de plus en plus courte, les produits électroniques engendrent ainsi chaque année des dizaines de tonnes de déchets alerte un rapport présenté par l’ONU. Loin de se tasser, cette montagne de déchets devrait augmenter encore de 30% d’ici 2017 et peser 65, 4 millions de tonnes par an.

Réfrigérateurs, téléphones portables, ordinateurs, tablettes, jouets électroniques et tout ce qui comporte batterie ou fil électrique hors d’usage forment une masse de déchets plus ou moins contrôlée. Selon un rapport établi par l’Initiative pour résoudre le problème des déchets (StEp), ceux-ci, mis bout à bout, rempliraient une noria de camions de 40 tonnes qui encercleraient la Terre aux trois quarts au niveau de l’Equateur.

Chine et Etats-Unis rivalisent

Selon l’état des lieux réalisé par StEp et présenté par l’ONU ce 15 décembre, ce sont 48,9 millions de tonnes de déchets électriques et électroniques (DEE) qui ont été jetés en 2012 à travers la planète, soit 19,6 kilos par habitant. Sans surprise, parmi les pays les plus industrialisés, ce sont les Etats-Unis qui jettent le plus avec 29,8 kilos par tête. L’Union européenne suit avec une moyenne de 19,2 kilos avec en tête l’Allemagne (23,2), le Royaume-Uni (21,8), la France (21,1), l’Espagne (18) et puis l’Italie (17,8).

Champion toutes catégories, le Qatar est le pays qui génère le plus, et de loin, de DEE avec 63 kilos par habitant alors que l’Inde n’en produit que 2,25, le Brésil 7,1 et la Chine 5,4. Par contre en volume total de déchets électriques et électroniques produits, la Chine est deuxième au monde avec 7,3 millions de tonnes, juste derrière les Etats-Unis (9,4 millions). Mais en terme de production de matériel électrique et électronique, la Chine est numéro un mondial avec 11,1 millions de tonnes commercialisées contre 10 millions pour les Etats-Unis.

La question de ces déchets est inquiétante à double titre : à la fois par leur quantité exponentielle et par la difficulté à les recycler. Ils contiennent en effet des métaux ou des éléments rares ou dangereux pour l’environnement qui exigent des équipements particuliers. Pour un des responsables de l’étude, Ruediger Khuer de l’université des Nations unies « même s’il y a d’amples informations sur l’impact environnemental et sanitaire négatif des méthodes primitives de recyclage des DEE, le manque de données complètes a jusqu’ici rendu difficile à saisir l’ampleur du problème ».

Le recyclage toujours à la traîne

Bien que le travail de l’initiative pour résoudre le problème des déchets apporte beaucoup d’informations, peu d’indications sont toutefois disponibles pour évaluer la part du recyclage dans le monde et l’exportation des déchets électroniques. Pour le recyclage et malgré des progrès substantiels, les données demeurent insuffisantes même pour l’Union européenne. Mais on sait que la plus grande partie de ces déchets au niveau mondial sont évacués sans autres traitements dans les décharges. L’étude inclut toutefois un encadré sur les Etats-Unis où, apprend-on, 56% du poids total des 258,6 millions d’appareils jetés par an sont recyclés. Quant à l’exportation de ces déchets, elle ne concernerait que 8,5% de ces appareils hors d’usage.

Des chiffres qui ne reflètent sûrement pas la réalité du commerce international de ce type de marchandise. Déjà en 2010, l’ONU avait alerté sur l’urgence qu’il y avait à mettre un terme aux trafics de déchets dangereux. Pour améliorer leur surveillance, le rapport de la StEp recommande aujourd’hui « de créer des codes commerciaux pour les produits électroniques usagés permettant un meilleur suivi et une meilleure distinction entre les cargaisons ».

L’enquête déplore également « les grandes difficultés actuelles de collecte d’informations sur le sujet dans le monde, ainsi qu’un manque de définition solide pour catégoriser et labelliser les déchets électroniques et leurs composants ». Autrement dit, le problème n’a pas près d’être résolu et la projection pour 2017 risque bien de se concrétiser.

 

Source : RFI

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