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La Souveraineté linguistique : C’est devenu un impératif au Mali !

Le Mali a impérativement besoin d’une politique linguistique qui soit, de surcroît, avant-gardiste.

Le Mali a proclamé le 14 janvier 2022 Journée de la souveraineté nationale retrouvée, suite à la batterie de sanctions iniques infligées par des organisations aux ordres -Uemoa, Cédéao, U.a. Ce jour-là, le peuple malien a, dans un élan patriotique spontané, déferlé telle une marée humaine, au Monument de l’Indépendance pour prouver à la face du monde que la légitimité des autorités de la transition est aussi visible que le nez au milieu du visage.

Tous les aspects de la souveraineté nationale retrouvée doivent être défrichées sans délai : souveraineté monétaire ; alimentaire ; énergétique ; sanitaire, bref, linguistique.

A la faveur de l’adoption de la Constitution le 22 juillet 2023, quatre langues nationales ont acquis le statut de langues officielles, dont le bamanankan, le fulfulde, le songhay et le soninké. La liste devrait être exhaustive voir inclusive.

Quoi qu’on dise, le bamanankan est la langue la plus parlée.

Toutefois une certaine place devrait être accordée au bamanankan. Elle est une langue véhiculaire. Les différentes ethnies, qui ne se comprennent pas, ont généralement recours au bamanankan pour communiquer. Plus de 90% des Maliens le pratiquent. Mieux, les recherches dans cette langue sont très poussées, comme l’attestent les nombreux  livres de grammaire, d’histoire, de géographie, de comptabilité, de mathématiques, de biologie.  La Bible et le Coran sont traduits en bamanankan. Depuis 1986, le bamanankan est une épreuve à option au baccalauréat à Paris.

Les autorités compétentes seraient bien inspirées d’intégrer son enseignement dans les écoles du pays, de Kidal à Kayes. Les enjeux géopolitiques sont tels que les puissances planétaires se livrent à des guerres sur tous les fronts. Dont celle de la communication qui ravit la vedette aux autres. Et communication rimant avec la langue, s’impose alors d’elle-même l’importance d’une politique linguistique à même de relever le défi.

Les vidéastes maliens ont d’ores et déjà compris tout le bénéfice qu’ils tirent de l’usage du bamanankan. C’est leur arme fatale contre les officines et fabriques d’intoxications des grandes agences médiatiques à la solde de qui on sait. Ainsi grâce à eux, à l’exception notable de quelques dérives, ils parviennent à mieux édifier les populations. Par exemple, quand Emmanuel Macron a soutenu mordicus que sans l’intervention de la France dans le Sahel, les Etats de l’AES seraient rayés de la carte de l’Afrique, la levée de boucliers en bamanankan de nos vidéastes chroniqueurs a permis  aux populations de mieux voir  derrière le narratif du locataire de l’Elysée

En outre, à l’occasion de la présentation des vœux, à Koulouba, le 15 janvier 2024, des familles fondatrices de Bamako, des légitimités traditionnelles, des dignitaires religieux, au président de la transition, Son Excellence Assimi Goïta, l’usage du bamanankan a fait son effet. A travers les révélations du président sur les tentatives de dirigeants étrangers de mettre leurs hommes liges à la tête du pays, même pendant la transition.

Le message présidentiel en bamanankan a été viral. Au-delà de ses interlocuteurs directs, il a été compris cinq sur cinq. En Europe, en Chine, en Asie, en Amérique latine, aux Usa.

Rappelons que depuis 3 ans, le torchon brulait entre le Sangha des falaises et le Sangha des plaines, au pays dogon, entraînant un blocus entre les deux entités. Aujourd’hui, ils ont enterré la hache de guerre, si bien que le 25 janvier dernier, une cérémonie de réjouissances a scellé cette paix. Le chef de la milice d’autodéfense dogon, Youssouf Toloba, dans son discours, pour la circonstance, s’est adressé à ses compatriotes  en bamanankan. De même, le chef de l’exécutif régional  de Bandiagara,, appartenant à l’ethnie arabe, colonel El Béchir, a adressé son message à la population en bamanankan. Par ailleurs dans l’émission Mali Kura Taasira2, de l’ORTM1, le ministre des Maliens établis à l’extérieur, Mossa Ag Attaher Touarègue bon teint, a mené le débat en bamanankan.

Comme quoi, dans le paysage médiatique, grâce à l’audiovisuel, le bamanankan a pris son envol.

Mohamed Koné    

Le Challenger

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