Premier groupe : les Touaregs bergers et nomades ne possédant aucune nationalité et qui vivent dans les zones désertiques de ces pays : Mali, Niger, Algérie, Libye…
Deuxième groupe : ceux qui possèdent la nationalité des pays cités plus haut et ont intégré la fonction publique de ces mêmes pays. Troisième groupe : spécifique à la Libye. Des milliers de Touaregs chassés par les sécheresses, la misère et les guerres se trouvent obligés de porter la tenue militaire par le Colonel Kadhafi, le Guide libyen afin de pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles en péril. Ils sont en majorité des bergers nomades quittant le désert du Niger et du Mali. Ils sont enrôlés pour aller combattre au Tchad, Liban, Palestine, Syrie, Ouganda, Panama…
C’est ce dernier groupe qui est marginalisé en Libye et on ne veut pas qu’ils deviennent des citoyens libyens qui ont le droit de vote pourtant ils ont donné leurs vies à ce pays puis travaillent dans tous les secteurs de la fonction publique libyenne et pour ça, le pays possède deux fichiers d’État Civil, dont l’un d’eux est uniquement pour les arrivants (Gha-idine). Le dernier recensement fait état de plus de 75000 familles Touaregs. Nous lançons un appel à la communauté internationale pour qu’elle aide à l’intégration de ces Touaregs en Libye dont la majorité occupe le Sud libyen principalement Aljufra, Sabha, Oubari, Ghat… Pour qu’on leur accorde tous les droits propres aux citoyens.
Les Touaregs sont actuellement les seuls qui s’occupent de la sécurité des plus grands sites pétroliers Haql Acharara et haql Alfil, exploités par la Compagnie Repsol en partenariat avec deux autres compagnies française et belge… Presque c’est l’Union européenne même qui s’occupe de tirer profit de tout ça. Je vous invite à venir voir la vie à Ubari, cette ville qui possède le plus grand gisement pétrolier mais nous n’avons pas accès à l’eau potable ni aux soins de Santé.
Depuis deux mois nous avons une épidémie de rougeole et aucune aide en vaccins et médicaments ne nous est parvenue… La malnutrition, la tuberculose, la varicelle, la fièvre typhoïde, malaria, la rougeole, leishmanie… Ces maladies qui n’existaient pas avant en Libye grâce à la richesse de ce pays reviennent face au faible pouvoir d’achat de ces populations laissées pour compte.
L’état des routes n’en parlons pas, tout est délabré. En plus de ça, la jeunesse de cette partie du pays ne trouve d’autres moyens de survivre que d’intégrer les groupes terroristes et maffieux qui s’adonnent aux trafics humains, la drogue et les armes. D’autres intègrent les milices par-ci par-là où la loi du plus fort fait autorité. Il faut créer des débouchés pour cette jeunesse sinon on l’a perdue à jamais. C’est vrai qu’ils n’ont pas encore cette ambition d’aller mourir en méditerranée comme certains, mais si ça continue ainsi, cela risquerait d’arriver. L’espace ne manque pas ici, pourquoi ne pas leur proposer des projets d’agriculture et d’élevage…?
Abdul Qudus LANSARI
Source: Le Reporter