La Russie a demandé au secrétariat de l’ONU les statistiques sur les destinataires des céréales exportés des ports ukrainiens dans le cadre de l’accord céréalier. En dépend « la remise à jour des actions visant sa réalisation », a déclaré Sergueï Lavrov aux journalistes.
Il a noté que les informations sur cette question sont contradictoires. Les pays les plus pauvres dont la situation a vivement préoccupé le secrétaire général de l’ONU ne reçoivent pas plus de 7% du blé exporté, contre la moitié pour les États de l’Union européenne.
« Les pays européens fournissent l’explication suivante : en effet, nous recevons la majeure partie du blé ukrainien, mais ensuite il est renvoyé de par le monde, y compris dans les pays les plus pauvres. […] Nous voudrions avoir des données plus précises, c’est pourquoi nous avons demandé au secrétariat de l’ONU qui s’occupe de l’opération et qui dispose de toutes les données de fournir des statistiques concernant déplacement des céréales jusqu’à leur destination finale », a souligné le ministre russe des Affaires étrangères.
Il a indiqué qu’il ne s’agissait pas d’« une simple curiosité » car les actions à suivre dans le cadre de l’accord dépendaient des informations reçues.
Moscou veut des garanties juridiques de ses propres exportations
Le ministre a ajouté que le deuxième volet de l’accord relatif aux livraisons des aliments et des entrais russes sur les marchés mondiaux n’était « pratiquement pas réalisé ».
Il a souligné que la Russie avait besoin de garanties juridiques, que des sanctions ne concerneraient pas les entreprises russes impliquées et de l’entrée libre des bateaux russes dans les ports européens et des bateaux étrangers dans les ports russes. Ces facteurs influent sur l’exportation libre du blé russe.
Il a ajouté que les sanctions contre Rosselkhozbank, le principal établissement financier des fournisseurs russes de blé et d’engrais, étaient un des problèmes clés.
Les conditions de la reconduction de l’accord
« Il reste beaucoup à faire. L’accord expire en novembre. Nous partons du fait que toutes les questions susmentionnées seront réglées d’une manière requise avant l’examen de sa reconduction », a conclu M. Lavrov.
Le 22 juillet, la Russie, l’Ukraine, la Turquie et l’ONU ont signé à Istanbul deux documents. Le premier fait état de l’engagement de l’ONU quant à la levée des restrictions empêchant d’exporter les engrais et denrées alimentaires russes vers les marchés internationaux. Le deuxième prévoit les livraisons de céréales, de nourriture et d’engrais d’Ukraine par la mer Noire depuis trois ports ukrainiens.
source : Sputnik News