Alors que les combattants de Wagner se dirigeaient vers Moscou après s’être emparés d’une ville du sud du jour au lendemain, les porte-parole des gouvernements du Mali et de la RCA ont refusé de commenter les troubles et comment cela pourrait affecter leurs stratégies de sécurité contre les groupes militants.

Les deux pays ont recherché des liens plus étroits avec la Russie et un soutien militaire pour combattre les militants, affirmant dans le passé que leurs accords de coopération militaire étaient avec la Russie plutôt qu’avec Wagner.

« La présence (de Wagner) au Mali est parrainée par le Kremlin et si Wagner est en désaccord avec le Kremlin … naturellement le Mali en subira les conséquences sur le front de la sécurité », a déclaré le politologue malien Bassirou Doumbia.

Le Mali, où les autorités militaires ont pris le pouvoir lors de coups d’État en 2020 et 2021, est aux prises avec une insurrection islamiste qui dure depuis des années. Il a déclaré que les forces russes n’étaient pas des mercenaires Wagner mais des entraîneurs aidant les troupes locales avec du matériel acheté à la Russie.

Mais l’alliance a détérioré les relations avec les Nations Unies et les puissances occidentales aliénées, qui disent que les combattants là-bas sont des forces de Wagner et allèguent qu’ils ont commis d’éventuels crimes de guerre aux côtés des forces maliennes.

Le gouvernement malien et la Russie ont nié ces allégations.

La présence continue de Wagner au Mali au milieu de l’insurrection en cours en Russie pourrait s’avérer problématique pour les relations de Bamako avec Moscou, qui s’est engagé l’année dernière à envoyer au Mali des cargaisons de carburant, d’engrais et de nourriture d’une valeur d’environ 100 millions de dollars.

« (Les) conséquences exactes pour le Mali dépendent vraiment de facteurs largement inconnus tels que l’autonomie organisationnelle de Wagner et leur chaîne de commandement, et, bien sûr, si les choses dégénèrent ou non entre (le président russe Vladimir) Poutine et Wagner », a déclaré Yvan Guichaoua, maître de conférences à la Brussels School of International Studies.

Il a déclaré qu’aucun mouvement de troupes inattendu n’avait été signalé au Mali samedi matin.

La lutte pour le pouvoir en Russie pourrait également avoir des ramifications importantes pour la République centrafricaine, où des centaines d’agents russes, dont beaucoup du groupe Wagner, aident le gouvernement à combattre plusieurs insurrections rebelles depuis 2018.

La RCA et le Mali ont été de plus en plus entraînés dans l’orbite de la Russie ces dernières années alors que le Kremlin recherchait une plus grande influence en Afrique francophone au grand désarroi de l’ancienne puissance coloniale française, qui a fait face à des manifestations anti-françaises dans la région et à une détérioration des relations avec plusieurs gouvernements ouest-africains. .

En février, le président français Emmanuel Macron a décrit le déploiement des troupes du groupe Wagner en Afrique comme « l’assurance-vie des régimes défaillants en Afrique » qui ne fera que semer la misère.

Une suspension des opérations de Wagner en Afrique pourrait impacter les finances du groupe. En octobre dernier, les États-Unis ont accusé les mercenaires d’exploiter les ressources naturelles de la RCA, du Mali et d’ailleurs pour financer les combats en Ukraine – une accusation rejetée par la Russie à l’époque.

Le groupe a cimenté des liens solides avec plusieurs gouvernements africains au cours de la dernière décennie avec des opérations dans au moins huit pays africains, selon des documents américains divulgués, notamment au Mali, en République centrafricaine et en Libye.

Reuters