Invité de l’émission Politik de la chaine de télévision panafricaine Africable TV, dimanche 11 mars dernier, l’ancien ministre de l’Economie et des Finances du Mali, Mamadou Igor Diarra, s’est inquiété de ce que les élections ne puissent être financées puisqu’aucune promesse des partenaires techniques et financiers du Mali n’avait été enregistrée jusqu’alors. A la faveur de la conférence de presse qu’il a conjointement animée avec la chef de la délégation du FMI, à l’issue d’une mission que celle-là a conduite au Mali, le ministre de l’Economie et des Finances, Boubou Cissé se dit étonné que de telles allégations puissent venir d’un ancien ministre de l’Economie et des Finances, qui plus est, a géré l’hôtel des finances avant qu’il ne reprenne la main.
A la suite de la chef de la délégation du FMI, qui estime que le financement des électionsest bel et bien prévu par la loi des finances 2018 avec un budget de plus de 2 330 milliards de nos francs, pour Boubou Cissé, il n’est pas honnête d’affirmer qu’il n’y a pas d’argent pour financer les élections.
En effet, rappelle Boubou Cissé, les 45 milliards prévus pour financer la tenue des élections de cette année ne représentent qu’une goutte d’eau dans l’océan que constitue le budget annuel 2018 qui s’élève à un peu plus de 2 330 milliards. Ils ne représentent en plus que 2% du budget 2018.
Le ministre Cissé, à la limite du courroux, s’étonne de ce que son prédécesseur puisse affirmer de telles choses, fut-il candidat devenu depuis probable à la présidentielle. Boubou Cissé pense qu’« un ancien ministre de l’Economie est censé savoir comment fonctionne le budget d’Etat et comment de telles dépenses sont prises en charge… 45 milliards de F CFA sont insignifiants par rapport à la capacité de mobilisation des fonds par l’Etat. » Et de rappeler : « la tenue de ces élections est cruciale pour le Gouvernement du Mali, le Premier ministre l’a, à maintes reprises, rappelé. » Boubou Cissé d’ironiser : « on pourra même financer 10 fois plus. »
En clair, le ministre Igor Diarra, qui a démissionné de son poste de Directeur National de la Bank Of Africa Sénégal, il y a quelques semaines, pour se lancer en politique (présidentielle 2018), a manqué de bonne foi et montre, pour un banquier de sa trempe, l’absence dans son programme de gouvernance d’une alternative au financement extérieur d’échéances cruciales comme les élections.
Par Lynx
Source: Maliactu.info