Depuis leur déclaration du mardi dernier sur l’ORTM1, beaucoup de gens s’étonnent de constater que le CNSP n’a pas suspendu la constitution. C’est le plus grand reproche qu’on leur fait de part et d’autre depuis. Pourtant, le CNSP tient toujours à faire comprendre qu’il est dans la logique de l’ordre constitutionnel, à partir du moment où le président a démissionné et l’assemblée nationale est dissoute ; donc son président ne peut conduire la transition comme l’exige l’article 36 de la constitution. Hier encore, dans son intervention sur Africable, le porte-parole du CNSP a confirmé cette démarche.
En fait, le CNSP entend, semble-t-il, inscrire son action dans les marges de l’article 122 de notre constitution. Quand on lit cet article, on comprend que même leur appellation n’est pas un fruit du hasard. Ce dernier article de la constitution du 25 février 1992 stipule : « Jusqu’à la mise en place des Institutions, le Comité de Transition pour le Salut du peuple et le Gouvernement prennent des mesures nécessaires au fonctionnement des pouvoirs publics, à la vie de la Nation, à la protection des citoyens et à la sauvegarde des libertés ».
Dès lors, tout devient clair. Le reste appartient à nos constitutionnalistes. Tout porte à croire que ce CNSP est bien conseillé depuis son premier jour. Le Comité National pour le Salut du Peuple prendra-t-il le nom du CNSP de la constitution après l’installation du gouvernement de transition ? L’avenir nous le dira.
Dr Aboubacar Abdoulwahidou MAIGAEnseignant-chercheur à L’ULSHB.