Au Mali, bon de nombre de personnes se donnent le droit de circuler dans des véhicules qui n’ont pas fait l’objet d’une procédure de mise en consommation. Ce phénomène devient une situation ingérable pour les agents des forces de l’ordre qui sont, elles-mêmes, très souvent juges et partie dans cette affaire.
Les porteurs d’uniformes, les élus, les célébrités de la musique ou du sport, les hommes de presse ou les hauts fonctionnaires s’adonnent tous à ce passe-droit de privilégiés devant lequel les policiers ou encore les agents de la douane osent les interpeller. Ces personnalités, tout comme les magistrats mettent uniquement des indices en évidence dans leurs véhicules pour dissuader les agents chargés de la circulation de le siffler. Ils passent tout leur temps à circuler sans jamais se rendre, une seule fois à l’Office national des transports (ONT) du Mali ni aux services des impôts, encore moins à envisager une régularisation qui concernerait la pose d’une plaque d’immatriculation ou de s’acquitter d’une vignette. « La loi est la même pour tout le monde. Il n’y a pas de raison que les hommes servant sous le drapeau, les élus ou même les hauts responsables ne se mettent pas en règle », souligne le chef du guichet unique de dédouanement de Bamako, le lieutenant-colonel Baye Ag Assoni, car, cela constitue un manque à gagner de plusieurs centaines de millions pour l’État.
Source : LE PAYS