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La présidence IBK, l’alchimie de l’échec

La présidence IBK, l’alchimie de l’échec

ibrahim boubacar keita ibk

Dans une précédente publication, nous avons mis l’accent sur les signes annonciateurs d’un échec programmé du régime IBK.
Nous savons que le mot échec fait peur dans la vie des humains, mais nous sommes face à un dilemme, le devoir d’informer un peuple à bout de souffle ou le devoir de lui donner espoir vaille que vaille quelles que soient ses souffrances.
Après deux régimes dictatoriaux civil répressif et militaire immobilisant, deux régimes semi démocratiques ultra corrompus et deux régimes transitoires de la grande vadrouille, nous estimons qu’il est un devoir citoyen de parler vrai pour accompagner ce peuple millénaire vers des jours meilleurs.
Donc l’espoir qui doit être donné au peuple malien, dont il a le droit le plus absolu, ne peut pas être un arbre qui cache la forêt de la réalité qui se dresse devant lui sur le chemin des jours meilleurs.
Dans le chaos de 2012 et 2013, le peuple malien a donc porté  IBK à Koulouba dans l’espoir de ces jours meilleurs.
Pourtant, comme nous l’avons déjà démontré, il est monté à Koulouba sans vision claire de ce qu’il va faire et d’ailleurs aucune orientation stratégique à long terme n’est présentée au peuple malien.
Et son gouvernement traîne toujours le pieds quand à la déclaration de sa politique générale qui attend sûrement la future assemblée nationale sans savoir si le parti présidentiel, le RPM, et ses alliés politiques auront la majorité absolue dans cette future assemblée.
Au cas où l’opposition aura plutôt cette majorité, nous rappelons à M Oumar Tatam Ly, auquel nous souhaitons un prompt rétablissement depuis Paris, qu’il n’aura même pas le temps de présenter sa politique générale car il sera remplacé par un premier ministre de l’opposition et le Mali rentrera dans une période de cohabitation pour 5 ans théoriques.
Donc il n’y a pas d’orientation stratégique ni de déclaration de politique générale, car il n’y a aucun cap visible dans la gouvernance IBK.
L’improvisation, le pilotage à vue et le manque de courage politique ont pignon sur rue au Mandé actuellement.
Dans ce climat de panique et de précipitation, les décisions les bonnes  cohabitent avec les mauvaises dans un ballet incessant de nominations en tout genre.
Mais il se trouve, que la compétence soit un gros mot dans cette gouvernance IBK.
Deux seuls exemples:
1. Mohamed Ali Bathily: ministre de la justice, a étalé au grand jour ses carences dans l’affaire de la levée des mandats d’arrêt internationaux contre les criminels du Mnla.
Il a défrayé la chronique en s’adonnant en une mauvaise interprétation des accords de Ouaga.
Et a semblé être très limité en matière de connaissance du droit.
2. Mamadou Camara et Mohamed Djimé Diallo respectivement directeur de cabinet et secrétaire général de la présidence, essayent de faire croire qu’un accord-cadre signé entre le Cnrdre (une organisation illégale sous le coup d’un crime imprescriptible contre le peuple malien) et la médiation Cdeao (une entité qui ne représente même pas juridiquement la Cedeao)  est supérieur à la constitution du Mali pour justifier éclosion d’une dépense supplémentaire  d’ancien chef d’état sur le budget d’État du Mali.
Ils oublient gentiment qu’aucun représentant légal de l’Etat malien n’a apposé sa signature sur ce document appelé accord-cadre le 6 avril 2012.
Cela montre que dans la nuée de mauvaises décisions au sommet de l’État, se cache en filigrane, un problème grave de compétence de la flopée des  plus proches collaborateurs du président IBK.
Comme il n’y a pas de cap dans la gouvernance IBK, la précipitation des décisions prises un peu à l’emporte-pièce se fait sur la base d’expertises erronées des collaborateurs non compétents du président.
Cela débouche forcément sur des choix  politiques inopportuns car malavisés et malencontreux.
Le système politique malien n’a pas, pour l’instant, d’institutions capables d’assurer le contrepouvoir de cette pépinière de mauvais choix politiques pour le pays.
Nous sommes dans un cas de figure où le malade Mali n’a pas une foie et des reins capables de purifier son sang.
Le ver reste donc dans le fruit jusqu’à son pourrissement total.
C’est ça qu’on a vu à Kidal avec la mort des deux français car IBK n’a pas cessé d’envoyer des signaux de faiblesse aux rebelles qu’aucune institution du pays n’a été capable de contrecarrer.
Le même pourrissement ne va pas tarder à se faire sentir dans les finances publiques, dans la gestion des projets de développement et des entreprises publiques.
Car des choix politiques budgétivores  de la gabegie et de la négligence pure et parfaite, sont ou seront prises sans qu’aucun garde-fou ne soit capable d’en empêcher la prise de mauvaises décisions.
Actuellement le Mali bénéficie de la sympathie et du soutien financier et technique de tous ses partenaires dont les retombées financières se chiffreront à des centaines de milliards de francs CFA.
Mais l’argent public  n’a de valeur que s’il est investi dans des projets porteurs de croissance et d’amélioration de services publics et géré avec la plus grande rigueur.
Alors que nous sortons d’un régime d’exception de transition avec des passations douteuses des marchés publics dans tous les sens et sans règle, il était judicieux de procéder à des états des lieux en lançant de vastes campagnes d’audit financier et de performance pour faire le point de l’efficience des dépenses publiques et des services publics.
Mais il n’en est rien avec le régime IBK, et la gestion du passé s’imbrique  dans la gestion actuelle sans cap, sans système et sans méthodes alors que les défis du pays sont énormes.
L’armée, la sécurité, l’école, l’administration, la justice, l’économie, les infrastructures économiques et sociales de base, l’emploi, le logement, le foncier, le transport, etc sont autant de chantiers ouverts sur des braises qu’il faut vite cerner pour espérer avoir des résultats tangibles pour le pays.
Mais sans cap, sans système et sans méthodes, nous voyons mal les équipes non compétentes d’IBK faire du miracle sur autant de dossiers techniques et perspicaces en même temps.
Telle est l’alchimie de l’échec de ce régime aussitôt assis aussitôt révélé.
Nous espérons très sincèrement nous tromper au sujet de ce régime et pour le bonheur du peuple malien.
Note: cet article est une contribution volontaire d’un lecteur indépendant. Son contenu n’engage aucunement notre redaction.

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