La semaine dernière l’on a pu constater sur les réseaux sociaux une scène de grossièreté entre un taximan et une policière. La vidéo dure à peine dix secondes, ne permet pas de savoir comment cet incident est arrivé. Le seul constat est que c’est la minable somme de cinq cent (500) Francs qui est au centre des insultes. La policière en sa qualité d’agent public, a fauté, mais sachons raison gardée. Et pour cause.
Les accrochages entre les policiers et les chauffeurs de taxi, et de sotrama sont fréquents. Dans la plupart des cas, ils se chamaillent et tout s’arrête là. Puisqu’il est impossible d’avoir la version du taximan, au risque d’être la cible de la CCR, nous avons fait un tour à l’Ecole Nationale de la Police. La policière y est détenue pour une punition de huit jours. Elle n’a pas voulu s’exprimer sur l’incident, pour des raisons que nous ignorons. Sur place nous avons retrouvé une de ses camarades de promotion, venue lui témoigner son soutien. Cette dernière aussi a gardé le profil. Malgré le fait que nous avons insisté, elle n’a pas voulu répondre à nos questions.
Tout compte fait il est indéniable que la policière a fauté. Parce que face à un comportement négatif de l’usager, elle a tous les pouvoirs pour traquer le chauffeur de taxi. Mais la réaction d’une femme face à une insulte grossière, surtout venant d’un homme est toujours instantanée. Au-delà du comportement un peu orthodoxe de la bonne dame, la hiérarchie doit savoir raison gardée, pour éviter une sanction extrême. Nous sommes en Afrique, le social à son importance. Nous étions partis pour enfoncer le clou par rapport aux agissements de certains porteurs. Mais nos investigations ont permis de savoir, que la policière incriminée est veuve, avec deux enfants en charge. Son mari qui était également policer à Sikasso est décédé, il y’a de cela un an et demi. Face à une situation émouvante, il est permis que les autorités lui accordent des circonstances atténuantes.
C’est une dame moralement abattue que nous avons vue à l’Ecole Nationale de la Police. Son silence cache sans nul doute un regret.
Karim Sidibé
En retraite à Daoudabougu
La rédaction