Mardi 10 mars 2020. 48 heures après l’ouverture de la campagne officielle, la candidate de l’URD dans la circonscription électorale de Nara, Mme Keïta Oumou Tounkara, est victime d’une attaque menée par quatre hommes armés à Kaloumba. La candidate et sa délégation ont été dépouillées de tous leurs biens ainsi que du véhicule. Par des bandits de grand chemin ?
Mardi 17 mars 2020. Le candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM) à Niafunké, Mohamed Ag Hamed Dofana et son équipe de campagne sont enlevés par des hommes armés. Ils ont été libérés, 48 heures après.
Vendredi 20 mars 2020. Le PRVM-FASOKO a informé l’opinion nationale et internationale qu’une équipe de campagne de son candidat dans la circonscription électorale de Nara a été victime d’une attaque entre Dilly et Mourdiah (région de Koulikoro) par des hommes armés. «Au cours de cette attaque, le véhicule du candidat du PRVM-FASOKO dans le cercle de Nara, Mamadou Bolly, a été enlevé par ces bandits armés et les cinq (5) occupants dépouillés…», peut-on lire dans un communiqué en date du 21 mars 2020 signé du secrétaire général du parti, Yaya Coulibaly.
Mardi 24 mars 2020. Une équipe de campagne de l’URD à Banamba échappe à un enlèvement dans la commune rurale de Boron. Dans la localité de Dossorola, le convoi a été suivi par des hommes armés à bord d’un véhicule et sur des motos. La délégation était conduite par Sadian Kouma, l’un des candidats du parti de la poignée des mains. Les assaillants ont tiré sur le véhicule et blessé un des membres de la délégation. Ce dernier a reçu une balle au pied qui a été extraite par le personnel médical. Les bandits ont emporté le véhicule de campagne du candidat, le laissant heureusement sain et sauf.
Le même jour 24 mars, l’un des candidats de l’ADEMA-PASJ, Mamadou Coulibaly, dans la circonscription électorale de Ténenkou, est enlevé par des groupes armés non identifiés. Le candidat enlevé est le maire de la commune rurale de Kareri.
Mercredi 25 mars 2020, dans la soirée, l’Union pour la République et la Démocratie –URD- a informé l’opinion nationale et internationale que son président, l’honorable Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition et sa délégation sont portés disparus depuis 15 h 30 mn. Quelques heures après, on apprend que le président de l’URD et sa délégation ont fait l’objet d’enlèvement de la part des groupes armés non identifiés entre Saraféré et Koumaira dans le cercle de Niafunké. L’URD annonce la mise en place d’une cellule de crise en collaboration avec le cabinet du chef de file de l’opposition.
Le 26 mars, Me Demba Traoré anime un point de presse au cours duquel il fait état de la libération de cinq membres de la délégation. Sur les personnes libérées, trois sont blessées et une décédée suite à ses blessures. La dépouille de Mohamed Cissé, garde du corps de Soumaïla Cissé et l’un des blessés ont été acheminés à Bamako par la MINUSMA. Le ministre de la Santé et des Affaires sociales s’est engagé à prendre en charge les soins de santé des blessés.
Les condamnations se multiplient. Les ambassadeurs de l’Union Européenne, de la France et des USA font part de leurs inquiétudes. De nombreux partis politiques (SADI, Parena, Yelema, ADP-Maliba, Prvm Fasoko, Cnas-Faso Hère, PACP) condamnent et appellent à la libération de Soumaïla Cissé et des membres de sa délégation.
Le gouvernement de la République du Mali a publié deux communiqués sur la situation qu’il déclare suivre de près, dont le second est signé du Premier ministre en personne qui s’est d’ailleurs rendu à la Cellule de crise pour apporter le soutien du Président Ibrahim Boubacar Kéïta.