L’artiste malienne, Sali Sidibé n’est plus. Elle a tiré sa révérence le 8 février dernier à l’hôpital ” Luxembourg ” à l’âge de 59 ans. Chevalier et Officier de l’Ordre national du Mali, elle a reçu, le lundi 11 février dernier, un dernier hommage de la nation malienne à la ferveur d’une cérémonie funèbre digne de son rang, avant d’être accompagnée dans sa dernière demeure au cimetière de Lafiabougou où elle repose désormais.
La cérémonie s’est déroulée sur le terrain Bélier de Lafiabougou aux environ de 16 heures. Ce dernier grand hommage à l’une des plus grandes figures de la musique malienne a enregistré la présence de plusieurs personnalités politiques, religieuses, coutumières et du monde de la musique. En effet, il y avait le ministre des sports Me Jean Claude Sidibé, Amadou Koita, ministre de la jeunesse de l’Emploi et de la Construction citoyenne et porte-parole du gouvernement représentant à cette cérémonie le président de la République Ibrahim Boubacar Keita, d’anciens ministres ainsi que le maire de la commune IV du district de Bamako.
Née en 1959 dans un village de la région du Wassoulou, au sud du Mali, Sali Sidibé commence sa carrière musicale avec son premier album “L’enfant chéri du Wassolon”. Chanté en bambara, son style musical est typiquement traditionnel de sa région d’origine. Elle intègre au début des années 1980 l’Ensemble Instrumental National du Mali. Elle devient populaire au Mali grâce notamment à “Toukan Magni” qui fut un grand tube dans le pays. “Wassoulou Foli” est son premier album vendu à l’international. Au rayon de sa discographie bien fournie, on peut citer, entre autres, L’enfant chéri du Wassolon (1980) ; Formidable (1982) ; N’Daya International et Wassoulou Foli (1993) et l’Union africaine, en 2000.
Successivement élevée au grade de chevalier de l’Ordre national du Mali en 2002 et Officier de l’Ordre national du Mali en 2017, Sali Sidibé a eu les honneurs de la Nation reconnaissante lors de ce dernier hommage. Dans son discours funèbre lu par le grand chancelier des ordres nationaux, le général Amadou Sagafourou Guèye, le chef de l’Etat n’a pas manqué d’éloges à l’endroit de cette grande défenseuse du patrimoine culturel de notre pays et aussi du droit des femmes et des enfants, avant de prier pour le repos éternel de son âme. “Artiste engagée dans la sauvegarde du patrimoine culturel et artistique de sa région natale, Sali Sidibé était aussi présente à chaque fois qu’il s’agissait d’attirer l’attention sur la condition de la femme et de l’enfant. Elle nous manquera celle qui a conquise par son travail et son admiration le respect de toute une nation. En ces douloureuses circonstances, le peuple malien tout entier rend un dernier hommage à cette figure marquante du monde de la musique malienne. Tu nous as comblé de bonheur Sali Sidibé, puisse ton âme reposer en paix’‘ a-t-il souhaité.
La grande famille des artistes maliens était également fortement représentée. Celle-ci a compati à la douleur de la famille de l’artiste. Dans sa présentation de condoléances, la communauté des artistes du Mali s’est dite profondément attristée par la disparition de “Sali”, une grande dame qui a longtemps inspiré et qui continuera à inspirer les générations, actuelle et future. “Elle était géniale et aimable, Sali Sidibé, mais fervemment intransigeante dans son travail artistique”, a fait savoir Kary Bogoba Coulibaly alias Madou Wolo au nom des artistes maliens, avant d’ajouter que “le groupe musical de Sali Sidibé était une véritable école d’initiation d’où de nombreux musiciennes et musiciens ont été formés “.
Au nom de la famille éplorée, Alou Diabaté a remercié les autorités maliennes ainsi que l’ensemble des hommes et femmes présents aux obsèques de la disparue pour partager avec elle ces moments difficiles.
Youssouf Koné
Source: Aujourd’hui-Mali