L’insécurité au Nord et au Centre a privé le candidat Soumaïla Cissé de dizaines de milliers de voix mais paradoxalement elle en a procuré des dizaines de milliers au candidat IBK. Les scores astronomiques de IBK à Ménaka, Rharous, Ber, Salam, Bambara Maoundé avec un taux de participation de 86% discréditent les résultats du premier tour. La MINUSMA qui a refusé de certifier l’élection doit prendre des engagements pour superviser plus étroitement le second tour dans les régions entières de Gao et Tombouctou en donnant la protection aux délégués de l’opposition et en attestant sur l’honneur des lieux où le scrutin a effectivement eu lieu. L’opposition doit également exiger du gouvernement que le dispositif militaire déployé à Bamako, Koulikoro, Ségou et Kayes pour le vote soit allégé pour renforcer celui de Mopti et permettre aux zones n’ayant pu voter de prendre part au second tour.
Ségou :
Des militaires attaqués sur l’axe de Nampala
Au moins quatre militaires et huit djihadistes présumés ont été tués, le mardi 31 juillet 2018, dans le Centre du pays où une mission de sécurisation des opérations électorales est tombée dans une embuscade, ont déclaré des sources militaires et administratives.
Le bilan pourrait encore s’aggraver car « deux véhicules de l’armée malienne et ses occupants n’ont pas encore été retrouvés », a indiqué une source militaire.
L’embuscade s’est produite dans la région de Ségou, où s’étaient produits les majorités des incidents qui ont perturbé le premier tour de l’élection présidentielle du dimanche. Les militaires, chargés de sécuriser les opérations pendant le processus électoral, ont été attaqués sur « un axe qui mène vers la localité de Nampala », selon une source militaire. « Il s’agit d’une attaque complexe. Les terroristes ont tendu l’embuscade et ensuite ils ont tiré sur le convoi, qui s’est défendu. Il y a huit terroristes tués », a affirmé une autre source militaire. Une source administrative de Nampala a confirmé que l’attaque du convoi avait causé la mort de « plusieurs militaires maliens ».
Grogne sociale :
Reprise des mouvements sociaux
Après la grève des administrateurs civils, la grogne sociale reprend de plus belle dans le pays.
En effet, le Syndicat autonome de la magistrature et le Syndicat libre de la magistrature ont débuté, le mercredi 25 juillet dernier, une cessation de travail de 9 jours soit du 25 juillet au 2 août 2018. Deux points principaux figurent dans leurs revendications : il s’agit de la sécurisation des juridictions et le cas du juge de Niono, Soungalo Koné enlevé par des djihadistes depuis novembre 2017.
Les autres points de revendications sont relatifs à la relecture du statut de la magistrature avec l’adoption d’une grille salariale. Selon Abderrahmane Mohamed Maïga, secrétaire à la communication du Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA), « la grève des magistrats est juste une coïncidence de calendrier avec la tenue de l’élection présidentielle ». « Il n’y a rien de préconçu », affirme-t-il.
MINUSMA :
L’Armée canadienne débute sa mission
L’armée canadienne a officiellement lancé, le mardi dernier, sa mission de maintien de la paix dans le Nord du Mali, au cours d’une cérémonie à Gao marquant le « retour » d’Ottawa au sein des Casques bleus.
Le contingent canadien, composé de 250 soldats et de six hélicoptères, doit mener les évacuations médicales de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) dans le Nord à partir de du mercredi 1 août dernier, en remplacement de l’armée allemande. « Cela fait plusieurs années que le Canada n’a pas eu de contribution importante au sein (des forces) de l’ONU et nous sommes fiers de voir flotter le drapeau des Nations unies aux côtés de celui » du Canada, a déclaré le colonel Chris McKenna, commandant du contingent canadien, lors d’une cérémonie sur la base de l’ONU à Gao. « C’est un retour », a-t-il souligné devant ses troupes, déployées depuis le début du mois de juillet dans le Camp Castor qui héberge également les troupes allemandes et néerlandaises déployées au Mali. Inventeur du concept de Casques bleus dans les années 1950, le Canada n’avait plus déployé de contingent au sein des missions de maintien de la paix de l’ONU depuis plus d’une décennie. Au début de l’année, les Nations unies ne comptaient qu’une cinquantaine de Casques bleus canadiens. Cette mission malienne marque également le retour des militaires canadiens en Afrique depuis le génocide rwandais de 1994. A l’époque, Ottawa dirigeait la mission de l’ONU dans ce pays.
Tombouctou :
Enlèvement du conseiller du maire d’Inadjatafane
Les faits se sont produits, le lundi 30 juillet dernier. Un conseiller du maire d’Inadjatafane, localité relevant administrativement du cercle de Gourma Rharous (Tombouctou) a été enlevé par des individus armés non identifiés. Bien qu’on ignore encore les raisons de cet enlèvement toujours des cas similaires ont déjà visé des personnalités de cette localité. On se souvient qu’en mai dernier, le maire de cette commune, Beydi Ould avait été enlevé, dans les mêmes circonstances, en compagnie de l’ex maire de Boni non moins directeur d’école de Douentza, Boucary Cissé. Ce, alors qu’ils étaient sur l’axe Sévaré-Gao, à une trentaine de kilomètres de Douentza. Les assaillants avaient également enlevé le véhicule à bord duquel ils étaient.
Ils finiront par être relâchés deux jours plus tard dans des circonstances douteuses même si certains ont fait état d’âpres négociations menées par des notabilités de la zone qui ont permis.
Gao :
Le véhicule des observateurs de la Cedeao retrouvé
Le véhicule des observateurs de la Cedeao enlevé, le dimanche 29 juillet dernier, dans le quartier 7 de Gao, a été retrouvé le lundi dernier, par des membres du groupe armé conseil pour l’entente. Selon des sources locales, le véhicule a été remis au gouverneur de la région.
Djenné :
4 chasseurs tués
4 quatre Dozos tués et 2 blessés par balle, c’est le bilan d’un affrontement qui a eu lieu, le lundi dernier, dans le village de Samaye, situé à 20 km de Djenné. Selon des sources locales, les échanges de tirs ont opposé les Dozos et des hommes armés non identifiés. Au cours du mois de mars dernier, 11 forains ont été tués par des hommes armés dans la même localité.
Koutiala : Grève des élèves des écoles agropastorales
Les élèves des écoles agropastorales ont entamé une grève d’une dizaine de jours le lundi 30 juillet 2018à Koutiala, dans la région de Sikasso. Ils réclament le payement de leurs bourses. Les manifestants ont brûlé des pneus au rond-point central de la localité. Cette situation a momentanément paralysé la circulation sur ce tronçon.
Source: L’ Aube