Le mot de légitimité,apparu dans la langue française au XVIe Siècle, appartient à la pensée politique. Au sens général, la légitimité se dit de tout acte, de toute attitude, de tout sentiment, de toute parole dont le sujet est considéré comme étant à cet égard dans son bon droit. Le mot, en ce sens, ne saurait s’appliquer à ce qui constitue un abus de droit.
Nous rappelons que l’abus de droit est l’usage de son droit dans la seule intention de nuire à autrui ou son usage contraire à sa finalité. Par-delà ses significations générale et politique, la légitimité s’inscrit plus largement dans la langue juridique, quoique de manière hétérogène et polysémique.
Ainsi, le droit malien de la famille et le droit pénal malien contiennent, notamment et respectivement ,les notions de filiation et de défense légitimes.
La filiation légitime se dit des relations de parenté qui résultent d’un mariage contracté suivant les règles légales, la filiation légitime opposée à la filiation naturelle. La légitimité d’une filiation implique sa légalité et celle d’une défense enveloppe l’idée de ce qui est juste.
La légitimité juridique recouvre la régularité juridique. Elle est différente de la légitimité politique.
Dans la pensée politique, la légitimité désigne le bien-fondé du Pouvoir, ce qui lui confère sa justification et sa validité. La légitimité, en ce sens dit plus que légal: elle fait appel aux valeurs en vertu desquelles on se fait respecter ou obéir.
La question de la légitimité de l’Assemblée Nationale,suite aux prorogations de son mandat,est politiquement pertinente, au regard des valeurs de la démocratie dont le droit pour tout citoyen de se porter candidat,en l’occurrence à la députation.
Amidou DEMBELE
Source: AutrePresse