Après la condamnation de l’ancien chef de l’Etat du Tchad, Hissène Habré, à la prison à perpétuité, «la justice africaine fête déjà la victoire», clame la directrice de cabinet du ministre de la justice, Me Sidiki Kaba. C’était à l’occasion de l’ouverture d’une conférence de trois jours sur la juridiction africaine qui s’est ouverte ce lundi 30 mai 2016 à Dakar. Selon madame Aminata Fall Cissé, Directrice de cabinet de Me Sidiki Kaba, «le chef de l’Etat (Macky Sall) a donné à l’Afrique l’occasion d’entrer dans l’histoire en faisant juger un ancien chef d’Etat africain par les juridictions nationales d’un autre Etat africain».
«Ce procès aura été l’illustration parfaite de la mise en œuvre effective de la justice pénale internationale à travers ses piliers fondamentaux : la complémentarité, la coopération et l’universalité», ajoute-t-elle.
Participant à cette conférence dont le thème est «la complémentarité, le procès de Habré et l’évolution de la compétence universelle», le juge Baltasar Garzon, ancien juge d’instruction de Madrid, tombeur de plusieurs dictateurs d’Amérique Latine, soutient avoir «partagé la joie des victimes de Hissène Habré”. “Ce verdict leur donne de l’espoir. Il est le premier chef d’Etat africain jugé en Afrique par les Africains.
C’est dans ce sens qu’il entre dans l’histoire. La lutte contre l’impunité ne sera jamais facile», soutient-il. Le professeur, Vincent O. Nmehielle, représentant de la commission juridique de l’Union africaine, lui aussi exprime sa joie. «C’est un moment important pour moi
. Ce jour est un jour historique. L’affaire Habré fait partie du mécanisme de l’Union africaine. Je remercie le Sénégal d’avoir accepté de recevoir ce procès. Ce jugement est une victoire pour l’UA qui a toujours l’intention de juger les africains. C’est une preuve de compétences. La paix est vitale pour que la justice puisse régner, pour la reddition des comptes et une société stable», dit-il.
Source : Seneweb.com