Les marges de manœuvre de la junte face aux meneurs de la contestation sont réduites, estime le chercheur Ousmane Kornio. D’autant que les militaires qui ont fait le coup d’Etat font l’objet de sanctions de la Cédéao.
Pour certains observateurs, les militaires qui ont fait le coup d’Etat au Mali, risqueraient donc se retrouver à la merci des contestataires conduits par l’imam Mahmoud Dicko qui, en tenant la rue, possède un moyen de pression sur les militaires. Les contestataires sont réunis au sein du Mouvement du 5-juin – Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP).
Cette coalition hétéroclite, composée d’opposants politiques, de chefs religieux et de membres de la société civile, a mené, après les législatives contestées de mars-avril 2020, une fronde sans précédent contre le président Keïta, ouvrant la voie au coup d’Etat.
Quel rôle pour M5-RFP ?
Le putsch pose la question du rôle qui sera imparti à cette coalition dans le pays et la transition promis par les militaires.
Le mouvement a salué le putsch du 18 août, estimant que les militaires avaient “parachevé” sa lutte. Des milliers de ses partisans ont acclamé les militaires à Bamako le 21 août. Ceux-ci ont promis de restituer le pouvoir aux civils dans un délai non-précisé.
Pour Ousmane Kornio, spécialiste en prévention et gestion des conflits au Mali, la junte doit donc éviter de se laisser diriger par le M5-RFP. Ecoutez les explications d’Ousmane Kornio en cliquant sur l’image ci-dessous.
Deutsche Welle