La classe politique guinéenne est divisée depuis les élections communales du 4 février 2018. Plusieurs cas de fraudes furent constatés par les partis d’opposition lors des opérations du vote. Ces tripatouillages vont en faveur du parti présidentiel. Dans cette affaire, les commissions chargées des élections ainsi que les magistrats se trouvent accuser d’avoir encouragé ces vols. Une journée de ville morte fut instituée hier lundi 26 février 2018.
De la tenue des élections jusqu’à la proclamation des résultats définitifs partiels, la Guinée se trouve sous tension ayant pour objectif la dénonciation des procédures électorales qui furent marquées par la fraude du début jusqu’à la fin. C’est dans ce même contexte que les dirigeants de l’opposition guinéenne se sont regroupés afin de tirer des leçons de ce scrutin. Par ailleurs, comme nous pouvons toujours nous y attendre lorsqu’il s’agit d’élection dans la plupart des démocraties africaines, le porte-parole de l’opposition guinéenne, Faya Millimouno, constate comme maux une fraude massive lors de toutes les étapes de ce scrutin.
Dans son compte-rendu, il est possible de comprendre comme dans la quasi-totalité des régimes démocratiques africains, de la modification des résultats en faveur de la majorité présidentielle. Ce qui est plus déplorable dans cette situation, c’est que nous ne savons même plus sur qui compter puisque le parti au pouvoir trouve toujours le moyen de corrompre même les magistrats. Tel fut le cas en Guinée aux dires de M. Millimouno. En conséquence, il tire la conclusion suivante : « Ce que toutes les institutions ont échoué : en commençant par le gouvernement, la CENI au niveau central comme au niveau local ».
Le drame de la plupart des démocraties africaines est majoritairement la corruption et la fraude. Ces vices font que les partis politiques, les citoyens, ne se font plus confiance. Ce qui rend la gestion de la nation impossible, le développement du pays devient alors un idéal. C’est ce qui explique que nonobstant l’apparition des résultats définitifs partiels, l’opposition demande qu’il soit mis à la disposition des Guinéens les vrais résultats de tous les bureaux de vote. « Au vu de tout cela, les preuves sont là, nous avons exigé que les vrais résultats soient publiés. Les vrais résultats, partout sur le territoire national. L’opposition, les listes indépendantes, possèdent ce qui est sorti dans la plupart des bureaux de vote fait par les citoyens, le 4 février 2018 », affirme le porte-parole de l’opposition. Faute de cela, l’opposition a passé à une vitesse supérieure le lundi 26 février 2018 en décrétant une journée ville morte en Guinée et dans les environs. Cela va bientôt s’étendre sur toute l’étendue du territoire national afin de forcer la main de la majorité présidentielle à publier les vrais résultats dont les membres de l’opposition ont à leur disposition.
La vraie démocratie ne pourra régner dans nos États tant qu’on ne lutte pas contre ces fraudes électorales qui constituent une forme de corruption. La paix commence par la confiance entre les citoyens et les politiques. Cette confiance doit se cultiver en faisant preuve de transparence dans les affaires concernant la nation. Il faut que les partis politiques arrivent à la compréhension que la démocratie commence par l’acceptation de l’alternance au pouvoir. Cela va de la survie de la démocratie et par ricochet de toute la nation.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays-Mali