Derrière les États-Unis et la Russie, la France a exporté pour 5 milliards de dollars (4,1 milliards d’euros) d’armes.
Faut-il s’en réjouir ou s’en désoler ?
La France est devenue, cette année, en livraison, le troisième plus gros marchand d’armes au monde, devant l’Allemagne. C’est ce que montre le dernier rapport du cabinet IHS Markit. Paris reste loin derrière les Etats-Unis (27 milliards de dollars de livraison cette année, soit 22,4 milliards d’euros) et la Russie (7 milliards de dollars, soit 5,8 milliards d’euros), avec 5 milliards de dollars (4,1 milliards d’euros) d’armes vendues.
Des armes très sophistiquées.
C’est bien plus que la Chine, inexistante à l’export car ses appareils militaires ne sont pas compétitifs, technologiquement en retard. La France, elle, exporte des armes très sophistiquées. Des Rafale bien sûr, vendus à l’Egypte, au Qatar, à l’Inde, mais aussi des sous-marins vendus à l’Australie, ou encore des frégates et des hélicoptères de combat.
Conséquences du retrait américain.
Si la France fait partie des plus gros marchands d’armes mondiaux, elle le doit beaucoup à Barack Obama. Ces dernières années, les Etats-Unis se sont (en partie) désengagés des affaires du monde. Et cela a ouvert un espace, dans lequel les fabricants français se sont engouffrés. Par exemple, au Moyen-Orient, les Américains ont laissé tomber le président égyptien Hosni Moubarak en 24 heures. Ce qui a laissé des traces en Egypte. Et du coup, les Égyptiens, qui n’achetaient qu’américain jusqu’ici, achètent désormais aussi français.
Enjeu économique et technologique.
La diplomatie a donc des effets très concrets sur le marché de l’armement. Ce retrait américain, couplé à l’activisme français au Mali ou en Libye, a permis aux armes tricolores d’entrer en action sur de nombreux théâtres de conflit. Économiquement, l’enjeu est énorme. L’exportation d’armes représente un excédent commercial de 7 milliards d’euros. Cela représente également 180.000 emplois. Sur un plan technologique aussi, la France assoit sa souveraineté en faisant montre d’un véritable savoir-faire. C’est le seul pays en Europe capable de fabriquer seul de A à Z, sans l’aide de personne, le futur avion de combat qui devra remplacer le Rafale.
Source: AFP