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La France au Conseil sécurité de l’ONU : A quel titre ?

Il y a des situations qui laissent parfois les gens pantois, ahuris, déconcertés. L’aberration est tellement criarde que l’on ne peut que céder aussi bien au dégoût qu’à l’extase. Des situations franchement renversantes aux sens réel et figuré du terme. Quand un pays occupé, dominé, diminué, humilié se retrouve, par on ne sait quel stratagème, éjecté dans la cours des grands, on ne peut que se poser des questions sur les raisons de ce «miracle»!!!  Franchement, on a beaucoup de peine pour expliquer cette absurdité :

Un pays qui se présentait, jadis avec la montée en puissance du nazisme en Allemagne, comme une puissance capable de contrer cette menace, mettre fin à l’insolence que représentait cette funeste idéologie et promettait une fessée à ce nouveau leader effronté appelé Hitler, qui faisait chanter le monde entier ;

Un pays dont l’armée n’a, lors de la deuxième guerre mondiale, opposé la moindre résistance devant l’invasion des troupes nazies, alors que ladite armée faisait partie, paraît-il, des plus puissantes d’Europe à cette époque ;

Un pays occupé en quelques jours par l’armée nazie sans presque tirer aucun obus, les soldats français ayant fui dans une débandade humiliante vers les côtes britanniques. Avec pour unique ordre : sauve qui peut et chacun pour soi ;

Un pays dont les maréchaux, présentés comme étant des héros de guerre, se sont immédiatement nazifiés en se transformant volontairement en collabos au service d’Hitler sans subir la moindre pression ;

Un pays qui n’a joué aucun rôle, quel qu’il soit, dans le succès des alliés. Les rares victoires attribuées injustement aux officiers français étaient, en fait, l’œuvre de la bravoure des volontaires venus de ses colonies africaines, à l’instar de la bataille de Monté Casino, l’un des points les plus stratégiques de la ligne défensive allemande en Italie, où les Goumiers marocains ont donné une leçon de courage et d’impétuosité à leurs officiers français, bien protégés derrière et qui avaient déjà fui devant l’invasion de leur territoire par l’armée nazie. Pourtant, lorsque les historiens français parlent de cette bataille, ils passent sous silence le rôle phare de ces braves Goumiers et ne mettent en valeur que les galons du maréchal (sic) Juin dont la présence sur le champ de bataille de Monté Casino était, au demeurant fictive, au même titre que les autres officiers français !!! ;

Un pays qui ne comptait point dans la stratégie des alliés lors de la deuxième guerre mondiale. A juste raison, ces derniers ne lui faisaient même pas confiance. D’ailleurs, lors des réunions de coordination entre les grands leaders alliés, il n’y avait pas l’ombre d’un responsable français, sauf à la conférence interalliés de Casablanca en 1943, à laquelle a participé Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V et où la présence des généraux français Giraud et De Gaule était purement protocolaire. Comme le souligne si bien le site Wikipédia en rappelant que « cette conférence était décidée par le président des États-Unis, Franklin Roosevelt, et le Premier ministre britannique, Winston Churchill. Ils invitèrent Joseph Staline, qui n’avait pas la possibilité de venir de si loin à la suite de la bataille de Stalingrad, et les généraux français Henri Giraud, proposé par les États-Unis comme chef de la France Libre, et Charles de Gaulle, qui jouait ce rôle depuis 1940 et qui était soutenu par les Britanniques et les Soviétiques. Les deux généraux français ne prirent aucune part aux discussions d’ordre militaire ». En d’autres termes, les deux généraux français jouaient, lors de cette conférence, un rôle de comparse. Normal. Ils n’avaient pas d’armée suffisamment audacieuse pour tenir le coup devant les troupes allemandes ;

Un pays qui, devant sa déroute humiliante devant les troupes nazies, n’avait d’autres choix que d’aller quémander l’assistance des pays qu’il colonisait pour l’aider à sauver la face en leur promettant l’indépendance dés sa libération. Mais au lendemain de sa libération, grâce justement aux sacrifices des autres, elle a renié son engagement à l’égard de ses colonies. Au lieu de leur accorder l’indépendance promise, elle a au contraire, engagé contre leurs peuples une répression atroce. Pire encore, âme renégate oblige, les combattants africains qui se sont battus pour le drapeau français et dont le courage était salué par l’ensemble des alliés, étaient dès la fin de la guerre, traités en sous hommes. Ils recevaient une pension ridicule en comparaison avec leurs rares collègues français qui occupaient toujours les dernières lignes sur le champ de bataille, en sécurité loin derrière les volontaires africains.

 L’instinct colonial de la France

Quand la France fut envahie par les nazis, Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V avait immédiatement lancé un appel au peuple marocain pour « apporter à la France un concours sans réserve, ne lui marchander aucune de nos ressources et ne reculer devant aucun sacrifice ». A la fin de la guerre, le général De Gaulle a même fait du Souverain marocain « compagnon de la libération » en reconnaissance du rôle joué par le Maroc et les Marocains dans leur combat contre les nazis et pour la libération de l’Europe (France, Belgique, Italie…). Mais, immédiatement après, l’instinct colonial de la France a fini par reprendre le dessus. Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V et Sa famille ont été exilés, sans ménagement, vers Madagascar, parce qu’ils réclamaient, à juste titre, l’indépendance promise.

Preuve irréfutable que les engagements de ce pays ne valent pas un clou et que seule la manière forte peut prévaloir avec ses dirigeants, sans éthique ni valeurs.

C’est exactement la leçon tirée, également, par les dirigeants vietnamiens qui ont enterré l’arrogance et l’ingratitude de la France dans la vallée de Diên Biên Phu en envoyant les rares survivants parmi ses soldats chez eux à coup de crosse.

Alors, comment ce pays si fragile militairement et dont la dimension économique, scientifique et financière est si réduite, a pu avoir un siège au sein du conseil de sécurité de l’ONU juste après la fin de la deuxième guerre mondiale? Par quel miracle, il a été éjecté dans la cours des grands ?

 La France n’a jamais été une vraie puissance

Aujourd’hui, comment peut-on expliquer à nos enfants cette situation, pour le moins aberrante, qui fait qu’un pays comme la France, qui n’a jamais été une vraie puissance et qui vit en grande partie par le chantage et le pillage des autres pays, puisse siéger au sein du Conseil de sécurité, alors que de vraies puissances aussi bien économiques, financières, scientifiques et militaires comme l’Inde (avec une population de près d’un milliard et demi d’individus, soit 21 fois la population de la France), le Canada, l’Allemagne et le Japon restent de simples figurant dans les couloirs de l’ONU ?

Sur la plan économique, la France arrive à peine à la 3ème place au niveau européen, loin derrière l’Allemagne et la Grande Bretagne, et 7ème sur le plan international. Militairement, elle occupe aussi la 7ème place avec un budget de défense d’à peine 40 milliards de dollars, loin derrière les Etats unis, la Russie, la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée du sud, et presque au même niveau que la Grande Bretagne, le Pakistan et le Brésil.

Le comble, c’est qu’au moment où les vraies puissances mondiales se comportent avec les autres pays (y compris les plus modestes) avec un minimum de respect, la France, qui est juste un pays développé au même titre que l’Italie ou la Belgique, reste le seul membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU qui agit avec tant d’arrogance. Et encore, car l’économie italienne n’est pas basée sur le chantage et le pillage des richesses des autres. Pour essayer de prouver sa pseudo puissance, la France s’amuse à jouer (sur le plan international) les gros bras en Afrique et persiste (au niveau interne) à semer une haine institutionnalisée contre une partie de sa propre population, parce que cette dernière s’accroche à une religion qui ne plait pas à son élite.

La France est le seul pays au monde où la liberté se pratique à deux vitesses

A l’instar de Don Quichotte et dans le but de s’attribuer de l’importance et le titre d’une puissance dont elle est dépourvue, la France mène une véritable guerre contre un morceau de tissu (le foulard) !!! en s’attaquant à une partie de sa propre population, paisible et pacifique au demeurant. C’est le seul pays du monde qui fait preuve d’un acharnement stupide et ridicule contre sa communauté musulmane. Faute d’avoir des idées fortes et suffisamment d’honnêteté politique pour convaincre, les décideurs français volent aux partis d’extrême droite leurs idées racistes et populistes dirigées spécifiquement contre les immigrés, particulièrement les musulmans.

C’est ainsi que la France utilise sa « puissance » (sic), depuis des années sans succès d’ailleurs, pour mener une guerre aussi injuste qu’injustifiée contre les petites filles et leur mamans venues les chercher à l’école. Leur unique crime : elles portent un morceau de tissu sur les cheveux… une guerre contre les jeunes musulmanes parce qu’elles veulent se baigner en protégeant leurs corps des regards vicieux… La France est le seul pays au monde où la liberté se pratique à deux vitesses : oui à la liberté de se dévêtir, non à la liberté de se vêtir. Là où on interdit à une fille musulmane de se baigner en burkini, on autorise d’autres à nager toutes nues et même à faire d’autres choses obscènes sur la plage et devant tout le monde. Cette contradiction ne semble déranger aucun responsable français. Là où on interdit le foulard à une musulmane, on trouve normal qu’une religieuse chrétienne (une sœur) se couvre la tête toute entière et porte des vêtements qui la couvrent jusqu’aux poignets et à la cheville, exactement comme une musulmane. Ça fait parties des valeurs universelles à la française.  Incroyable.

La leçon d’humilité et de la volonté réelle de « vivre ensemble » lui a toujours été administrée par ses voisins britanniques. Souvenez-vous, au moment où, sur une plage du sud de la France, des policiers se battaient contre une jeune fille musulmane pour l’obliger à enlever son burkini, la police britannique autorisaient ses femmes musulmanes à porter le foulard sous leurs couvre-chefs. Dernièrement encore, lors des funérailles de la reine Elisabeth, le premier lord-maire musulman (marocain) de la ville de Westminster (qui comprend le palai royale britannique) était bien installé au milieu de l’élite mondiale venue présenter ses condoléances, à côté de son épouse qui portait un foulard. La présence de ce couple, notamment de cette femme au foulard, n’a dérangé personne. Au contraire, les britanniques présentent ces images comme la preuve que leur pays est un grand ensemble où chacun peut trouver sa place, contrairement à la France qui veut modeler tous les étrangers et les obliger à se conformer aux idées de Marine le Pen et compagnie.

Quand un pays descend si bas pour faire parler de lui et utilise la force de sa police et la suprématie de ses « lois » contre une partie pacifiste de sa population, c’est le signe indéniable que ce pays a entamé sa descente libre vers le bas-fonds de la déchéance.

Des signes évidents de la descente aux enfers

A cette attitude mesquine de s’attaquer à moins fort que soi, s’ajoutent d’autres signes évidents de cette descente aux enfers :

Le camouflet du contrat des sous-marins destinés à l’Australie, raflé à la dernière minute par les cowboys américains ;

L’humiliation historique qui a été réservée par Vladimir Poutine au chef d’Etat français et président de l’union européenne (!!!) au Kremlin, en s’abstenant d’envoyer quelqu’un l’accueillir à l’aéroport et en l’installant à l’autre bout d’une table rase de « cent » mètres de diamètres où il n’y avait même pas un verre d’eau, pour discuter ;

La sortie humiliante du Mali qui a obligé Macron à se déplacer dare-dare chez ses amis généraux en Algérie (sa fidèle main en Afrique) pour leur ordonner de punir les « effrontés » colonels maliens pour avoir osé chasser « mamma frança » de chez eux. La France reproche aux nouveaux dirigeants maliens de s’être ralliés avec ce qu’elle appelle « mercenaires » russes de Vagner pour se libérer de la tutelle de Paris, comme si la légion étrangères française était composée d’anges.

Cependant, la déchéance grandeur nature s’est parfaitement illustrée, devant les représentants du monde entier il y a quelques jours seulement au sein même de l’Assemblée générale de l’ONU, lorsque le président français, fier encore de sa personne, s’est retrouvé devant une salle au trois quart vide pour prononcer son discours et porter la voix de la France !!!. Et comme l’a si bien souligné Nicolas Dupont-Aignan dans un tweet : « salle à moitié vide quand Macron s’exprime devant l’ONU. Quelle tristesse ! Quand la France n’a plus de voix libre et indépendante, sa parole ne porte plus et notre nation s’efface aux yeux du monde ». C’est bien dit M. Dupont-Aignan. Pour une fois, il dit quelque chose de sensée.

 Le grand problème du continent africain, c’est la France

Alors que les propositions fusent de toute part pour réformer le Conseil de sécurité de l’ONU, les pays africains sont appelés à unir leurs efforts pour réclamer au moins un siège au sein dudit conseil et, surtout, demander l’expulsion de la France de cet organe si important afin d’instaurer la paix, la sécurité et la justice dans le monde, notamment sur le continent africain. Aujourd’hui, l’on ne peut que constater avec certitude que le grand problème du continent africain, c’est la France. Un pays qui profite des privilèges de ce poste pour jouer au cowboy sur notre continent, en intimidant certains dirigeants récalcitrants et en renversant d’autres pour imposer ses marionnettes à leur place, un pays pareil n’a pas, et ne doit pas avoir de place au sein d’un organe si important de l’ONU.

Abdelkader El Brihi

Source: L’Aube

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