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La force ou la négociation ? Débat sur la libération de Soumaïla Cissé

  • Une semaine après leur enlèvement, plusieurs options sont évoquées pour faire libérer l’opposant malien Soumaïla Cissé et ses collaborateurs.

  • “Merci aux populations de Niafunke pour leur accueil”. C’est le dernier message de Soumaïla Cissé, visible depuis le 12 mars sur son compte Twitter.

    Niafunke, situé à près de 600 kilomètres de Bamako : c’est là que le chef de file de l’opposition malienne a été enlevé le 25 mars avec sa délégation alors qu’ils battaient campagne pour les législatives du 22 mars.

    Une semaine pratiquement après cet incident, Nouhoum Togo, porte-parole de Soumaïla Cissé, affirme que pour lui, “Soumaïla Cissé vit et est en bonne santé. Et nous lui disons tout simplement de tenir”.

    Beaucoup d’informations, parfois contradictoires, circulent sur les démarches en cours et d’éventuelles demandes des ravisseurs. D’après des sources concordantes, l’opposant et ses compagnons seraient aux mains de djihadistes liés à Al Qaïda.

    Nouhoum Togo ne confirme pas qu’il y ait eu une demande de rançon. Mais le porte-parole souhaite, s’il le faut, un échange de prisonniers.

    “Nous avons entendu qu’ils veulent faire une opération. Et nous élevons la voix pour que la communauté internationale et les forces armées libèrent Soumaïla Cissé par la voie de la négociation”, affirme Nouhoum Togo qui évoque l’option d’un échange de détenus djihadistes contre la remise en liberté du président de l’URD et de ses compagnons.

    “Ce n’est pas la première fois qu’on le ferait au Mali”, insiste-t-il.

    Le président Ibrahim Boubacar Keïta en action

    Le gouvernement du président Ibrahim Boubacar Keïta a fait part de sa volonté de tout faire pour obtenir la libération des otages, vivants.

    La Minusma, la force onusienne déployée au Mali, a également annoncé être impliquée dans les recherches.

    Boubacar Touré, un proche collaborateur du président malien, affirme que celui-ci agit pour faire libérer Soumaïla Cissé mais il ne précise pas la stratégie de Boubacar Keïta.

    “Je sais que c’est un acte regrettable. Le président ne peut pas rester les bras croisés face à l’enlèvement d’un citoyen malien, qui plus est le chef de file de l’opposition ! Mais les actes que le président pose ne peuvent pas non plus être étalés sur la place publique ! Le président s’est déjà exprimé sur l’enlèvement de Soumaïla Cissé et dans ses propos, c’est un compagnon de lutte. Au-delà de toutes considérations partisanes, c’est un frère”, signale Boubacar Touré.

    Malgré son enlèvement, Soumaila Cissé devrait être réélu dès le premier tour des élections législatives dans son fief de Niafunke.

    Le 17 mars 2020, des hommes armés non identifiés avaient enlevé Mohamed Ag Ahmed “Dofana”, candidat aux élections législatives du parti Rassemblement pour le Mali (RPM, au pouvoir), toujours dans le cercle de Niafunké. Il avait été libéré 24 heures plus tard.

    Soumaïla Cissé avait alors exprimé sa solidarité pour celui qui était son concurrent.

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