Malgré des critiques et soupçons de corruption, la FIFA a réélu, vendredi 29 mai, Sepp Blatter, avec seulement quelques protestations de la part des grandes fédérations européennes. Le système actuel semble donc convenir à une majorité d’acteurs. Mais comment fonctionne-t-il ? Et un changement de président est-il amené à le remanier en profondeur ?
La FIFA (ainsi que les confédérations bâties sur le même modèle) repose tout simplement sur un système clientéliste. Dans la Rome antique, le clientélisme se comprenait comme la relation qui unissait un patron à son client : le client étant celui qui se mettait sous la protection du patron, qui lui assurait une aide matérielle en échange de services. Aujourd’hui, le clientélisme est souvent défini comme une faveur injustifiée accordée à une personne, souvent en échange d’un vote.
Expansion du nombre de membres
Le tort (ou le génie) de Sepp Blatter a été de rendre plus « sophistiqué » le système clientéliste de la FIFA et de l’adapter à un nouveau contexte où l’organisation d’une Coupe du monde est devenue extrêmement lucrative.
Il était tout d’abord nécessaire d’avoir de nombreux « clients ». C’est donc ce qui a été fait avec l’expansion du nombre de membres de la FIFA sur tous les continents, notamment les Caraïbes, l’Océanie et l’Afrique. En échange de paiements, somme toute assez modestes, il est devenu assez aisé de collectionner les votes et ainsi d’avoir les mains libres, pour la direction de la FIFA, de redistribuer une grande partie de la manne à son profit.
Cette politique s’explique notamment…
Source: lemonde.fr